La mariologie est la branche de la théologie chrétienne qui étudie et réfléchit sur la place de Marie, mère de Jésus-Christ (la Theotokos) dans le mystère du salut du monde. Elle se base sur le Nouveau Testament (les récits de l'enfance dans Luc et Mathieu, sa présence à Cana et au pied de la croix dans Jean, et le jour de la Pentecôte dans les Actes) et surtout sur une tradition ancienne des Pères de l'Église et des premiers conciles œcuménique. Secondairement elle étudie les aspects du culte rendu à la Vierge Marie et aux apparitions qui lui sont attribuées.
L'Orthodoxie vénère la Mère de Dieu d'une façon un peu différente. On ne parle pas de « culte marial » car la dévotion à Marie est toujours christologique et christocentrique. À partir du VIIe siècle, dans l'hymne acathiste, Marie porte le titre de « Général en chef de nos armées ». Pleine de maturité et d'énergie, elle organise la résistance contre les ennemis et contre les démons.
La dévotion à la Vierge se développe à la fois dans les Églises d'Orient et d'Occident. Marie est appelée la nouvelle Ève, celle qui met fin au péché originel en enfantant le Christ. Sa pureté est réaffirmée par la croyance en l'Assomption, attestée dès la seconde moitié du VIe siècle, suivant en cela le récit de la « mort » de Marie.
Moyen Âge et époque moderne en Occident
L'iconographie médiévale nous montre que, dans la religion catholique, la Vierge est quasiment indissociable du Christ : chaque église possède ou possédait sa statue de la Vierge à l'Enfant, et les autres thèmes les plus fréquemment développés sont ceux de la Nativité et de la Fuite en Égypte. Mais en même temps la Vierge acquiert un statut de reine, développé dans de nombreux écrits, et saint Bernard transforme en litanies de la Vierge les versets érotiques du Cantique des Cantiques, appliquant à Marie toutes les métaphores contenues dans le texte biblique. De très nombreuses églises et cathédrales lui sont consacrées, sous le vocable de Notre-Dame. La Cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay, sanctuaire marial, fut l'un des lieux de pèlerinage les plus importants du Moyen Âge et de la Renaissance.
De plus, les Cisterciens développent la dévotion du Rosaire, reprise ensuite par les Dominicains, transformée en fête religieuse au XVIe siècle, après la victoire de Lépante (1571). Car la Vierge est maintenant associée aux combats que le catholicisme doit mener contre les hérétiques. La Réforme met en doute le culte de la Vierge, c'est donc la Vierge qui mènera le combat contre les réformés. Les retables du Rosaire se multiplient, tout comme les représentations de l'Immaculée Conception et celles de l'Assomption, sans compter les innombrables miracles peints notamment sur les ex-voto.
Dans l’Occident latin, le mois de mai est dédié à Marie, semble-t-il, depuis le XIIIe siècle. On raconte que saint Philippe Néri (1536-1595) avait l’habitude de rassembler les enfants, le 1er mai, autour d’un petit autel de Marie. Mais c’est au XVIIIe siècle, que se répandit la coutume d’une célébration familiale du mois de Marie, à l’instigation des Jésuites. Le pape Pie VII, en 1815, approuve officiellement la pratique de cette dévotion.
Époque contemporaine dans l'Occident catholique
La notion de combat semble également au cœur des représentations de la Vierge au XIXe siècle, qui lui associe Jeanne d'Arc dans la défense de l'Église contre l'impiété et le républicanisme. Ainsi l'Immaculée Conception devient un dogme en 1854, et la dévotion du rosaire gagne en ampleur après les apparitions de Lourdes. Quelques décennies plus tard, le pape Pie XII instituera l'Assomption en dogme (1950).
Ces dernières années, sans pour autant désavouer le culte à la Vierge, l'Église s'est efforcé d'en contenir certains excès. Le concile Vatican II considère comme légitime et nécessaire la dévotion à la Vierge, mais met en garde les fidèles, comme le rappelle le pape Jean-Paul II[1] :
« le Concile engage les théologiens et les prédicateurs à éviter toute exagération comme toute attitude minimaliste dans la façon de considérer la dignité de Marie. Car, en vénérant l'image, on honore la personne de la Mère de Dieu. L'authentique doctrine mariale, dans la fidélité à l'Écriture et à la Tradition, se réfère au Christ : en Marie, tout vient du Christ et est orienté vers Lui. Enfin, les Pères conciliaires mettent en garde contre la vaine crédulité et la prédominance des sentiments. La dévotion mariale authentique pousse à une affection filiale envers la Vierge et suscite la ferme décision d'imiter ses vertus. »
À partir du concile Vatican II, l'Église a cherché à réduire le culte rendu à la Sainte Vierge dans un souci d'œcuménisme avec les protestants. Par exemple, durant le concile, un texte à part avait été préparé sur la sainte Vierge ; les Pères du concile ont préféré le supprimer et insérer des passages la concernant dans les textes sur l'Église.
Pendant son pontificat, Libère (352-366), à la suite de l'offre d'un mécène de construire une chapelle dédiée à Marie de Nazareth, aurait vu cette dernière en un songe lui indiquer le lieu où il devrait construire l'édifice[2]. La basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome fut construite par la suite sur le lieu de cette chapelle Sainte-Marie-des-neiges.
Dès le Moyen Âge, les miracles attribués à la Vierge se multiplient et sont publiés dans de nombreux recueils, l'un des plus célèbres étant les « Les Miracles de Nostre Dame » de Gautier de Coincy, au début du XIIIe siècle. Souvent, ces miracles aboutissent à la construction d'églises ou d'ermitages, où d'autres miracles auraient lieu par la suite.
Notre Dame de Guadalupe aurait ordonné la construction d'une église en 1531 à un pauvre Indien à Tepeyac au Mexique.
Lors d'une apparition de 1664 à Saint-Étienne-le-Laus, Marie se serait présentée à Benoîte Rencurel, une bergère de 17 ans et aurait dit : « Je suis Dame Marie, la Mère de Jésus. »
Au mois de mai 1682, la Madone se serait présentée à la jeune Madeleine Serre et lui aurait demandé de construire une chapelle après que cette dernière tomba dans un trou. La Chapelle Saint-Bernard est finalement construite en août 1689.
Dans la plupart des apparitions précédentes, la Vierge apparaissait généralement en rêve. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, elle apparaîtrait "en personne" en divers endroits : à la Rue du Bac le 18 juillet 1830, à La Salette en 1846, à Lourdes à Bernadette Soubirous (1858), à Pellevoisin en 1876, à Pontmain en 1871, à Knock en 1879, puis en 1917 à Fátima, où elle apparaît à trois jeunes bergers portugais. Elle se présente comme la Vierge des Pauvres à Banneux de janvier à mars 1933. La Sainte Vierge se fait aussi appeler Notre-Dame de la Prière lors de ses apparitions à l'Île-Bouchard en 1947. Des apparitions mariales sont rapportées à Garabandal en 1961 mais ne sont pas reconnues par l'évêque local. En avril 1968, la Vierge Marie est apparue devant la télévision égyptienne à Zeitoun, des apparitions qui ont duré trois ans. En 1969, elle apparaît à Akita au Japon; ces apparitions sont reconnues par l'évêque. Plus récemment, elle serait encore apparue à partir de 1981 à des jeunes gens de Međugorje, petit village de Bosnie-Herzégovine. Ces apparitions n'ont pas non plus été reconnues par l'Église. D'autres miracles sont depuis signalés à Kibeho en 1981, à Soufanieh en 1982, à San Nicolás en 1983, à Betania en 1984 et à Civitavecchia en 1995. Des apparitions mariales sont même alléguées à Montréal de 1998 à 2005[réf. nécessaire].
Beaucoup de prières catholiques sont dédiées à la Vierge Marie. Le rosaire, composé de quatre chapelets (trois seulement si l'on ne récite pas les mystères lumineux), a un caractère essentiellement marial, ce qui ne lui enlève en rien son caractère christocentrique, selon Jean-Paul II dans Rosarium Virginis Mariae. Le Je vous salue Marie est la prière la plus dite du chapelet.
Le Sub Tuum Praesidium (IIIe siècle) est certainement la plus ancienne prière non scripturaire connue adressée à la Vierge Marie.
L'Angélus reprend les paroles du dialogue entre Marie et l'ange Gabriel. Cette prière prise au lever jour, à midi et le soir, est remplacée entre Pâques et la Pentecôte par le Regina Cæli, qui proclame à la lumière des fêtes pascales qu'elle est la Reine du Ciel.
Le Salve Regina est une prière qui demande à Notre Dame la compassion, la miséricorde, la consolation, l'espoir et le salut. L'Évangile enseigne que Marie a aussi composé un cantique, le Magnificat.
Le Stabat Mater enseigne que Marie fut transpercée d'un glaive en pleurant devant Jésus qui pendait sur la croix ; ceci est redit dans la constitution apostolique Munificentissimus Deus.
Suite !!
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