Sacrifices ??

 

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Sacrifices

Syracuse : autel de Hiéron II, où se pratiquaient des sacrifices de bœufs

Ceux-ci constituent la forme de culte la plus technique. On pourrait décrire le sacrifice, ou θυσία / thysía (d'un radical signifiant fumée), comme une offrande, à la différence que tout ou partie de ce que l'on consacre aux dieux est détruit et que la partie restante, le cas échéant, peut être consommée par les hommes. Les sacrifices peuvent être sanglants ou non (dans ce dernier cas, l'on sacrifie des plantes, de la nourriture). Le feu en est une composante essentielle, surtout dans les sacrifices sanglants : les dieux, en effet, se nourrissent des fumées sacrificielles, qui doivent monter jusqu'à l'Olympe. C'est justement le sujet des Oiseaux d'Aristophane : ceux-ci, ligués contre les dieux, les empêchent de se nourrir en bloquant les fumées sacrificielles.

Les rituels ont été fixés de longue date. Les sacrifices décrits par Homère sont comparables à ceux pratiqués ultérieurement. L'on en trouve justement la description complète au chant I, vers 446-474, de l'Iliade :

Le sacrifice ici décrit est une hécatombe (ἑκατόμϐη / hekatombê), littéralement un « [sacrifice de] cent bœufs », ce qu'il faut comprendre métaphoriquement comme un sacrifice de grande taille. Homère en décrit les étapes par le menu :

  1. purification par le lavage des mains ;
  2. prière au cours de laquelle l'officiant rappelle ce que le dieu a déjà accompli pour lui ;
  3. offrande de grains d'orge émondé et non moulu ;
  4. le sacrifice proprement dit débute :
    1. la tête de l'animal doit être tournée vers le ciel pour que le sang monte vers les dieux olympiens,
    2. on égorge la ou les bêtes,
    3. celui-ci est écorché,
    4. suit un découpage très précis de la dépouille, dont nous ne connaissons pas tous les détails, afin de séparer ce que l'on va consommer de ce qui revient aux dieux,
    5. les cuisses sont brûlées avec du vin,
    6. l'on distribue ensuite ce qui revient aux dieux (la graisse et les os des cuisses) et ce qui revient aux hommes, viande et entrailles (l'entourage seul de l'officiant ayant le privilège de consommer ces dernières, celles-ci pouvant servir à la prise d'oracle) ;
  5. commence enfin le banquet proprement dit, le sacrifice étant une cérémonie collective ;
  6. après avoir mangé, les convives boivent ensemble, sans avoir oublié les libations : c'est le συμπόσιον / sumpósion (« symposium »).
  7. 

Il existe un autre type de sacrifice sanglant, l'holocauste ou ἐνάγισμα / enágisma, destiné aux dieux chtoniens ; il n'est là pas question de partager avec les vivants, c'est pourquoi la victime est intégralement brûlée. Celle-ci est placée près du sol, ou directement au sol, la tête tournée vers la terre et son sang est recueilli dans une fosse, le βόθρος / bóthros, afin de nourrir les puissances d'en-bas, pour les invoquer ou les apaiser. C'est ce type de sacrifice qu'Homère décrit dans l'extrait cité dans la 1re partie.

Scène de sacrifice, cratère du peintre de Pothos, 430420 av. J.-C., musée du Louvre

Il ne faut cependant pas croire que le sacrifice est un rite d'un très grand formalisme ; plusieurs variantes existent, dépendant du lieu de culte, chacune exigeant son type de victimes (race, taille et couleur), ses types d'actes. Encore une fois, l'excès de formalisme, celui que l'on pourrait reprocher aux Romains, est vu comme une forme de superstition. Les constantes sont le choix de l'animal, qui doit être domestique (bœuf, chèvre, bélier, porc) et sans défauts ; de même l'officiant, qui n'agit pas seul mais accompagné d'acolytes, revêt la plupart du temps du blanc et porte une couronne ; les objets servant au sacrifice, comme le couteau pour égorger la victime, doivent être ἱερός / hierós (« provisoirement propre au culte »). Le sacrifice est toujours public, d'où l'importance du banquet et du symposium : c'est, d'une certaine manière, une forme de communion entre les dieux et les mortels et entre les hommes eux-mêmes au sein d'une communauté plus ou moins importante.

Le sacrifice demande presque nécessairement (sauf pour les enágisma) un autel, situé devant un temple (qui, lui, n'a pas d'autre fonction qu'abriter la statue du dieu et, parfois, certaines communautés religieuses), en plein air, caractère public du rite oblige. Les marches du temple peuvent, à l'occasion, servir de gradins. L'autel lui-même est la plupart du temps provisoire : un trou dans le sol ou un tas de terre suffisent (l'on retrouve là l'idée de lieu hiéros). Certains sanctuaires n'ont jamais eu d'autel solide ; c'est le cas de celui de Zeus à Olympie, où l'on se servait d'un tertre composé des cendres des sacrifices de l'année, réunies en un tronc de cône doté de marches, d'une circonférence pouvant atteindre les trente-sept mètres à la base, dix au sommet, pour une hauteur de six mètres cinquante. Les autels de pierre que l'on a retrouvés sont plus tardifs, et datent souvent de la période hellénistique. Ils peuvent être monumentaux, comme celui de Zeus à Syracuse (dit autel d'Hiéron II), qui atteint presque les deux cents de longueur pour plus de vingt en largeur. Ces autels en pierre sont de forme ronde ou parallélépipédique.

 

L'acolyte (du grec ancien ἀκόλουθος / akolouthos, « suivant, serviteur ») est, dans l'Église catholique romaine et dans l'Église anglicane, une personne dont la fonction est d'assister le prêtre et le diacre lors des célébrations liturgiques.

 

L’holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal après immolation. Pratiqué par les Grecs dans le cadre des rituels chtoniens, il l'est aussi dans la tradition israélite.

Article détaillé : Holocauste (sacrifice).

Utilisé dès le XIXe siècle dans les langues française et anglaise pour désigner le meurtre à grande échelle d’un groupe social ou ethnique[1], il devient l'un des termes employés après la Seconde Guerre mondiale pour tenter de caractériser le massacre systématique et ciblé des Juifs par l’Allemagne nazie, le mot « génocide » n’ayant pas encore été inventé et celui de shoah n’étant pas encore accepté.

Les termes « Holocauste » et « Shoah »

 

Ce terme était déjà utilisé dès le premier tiers du XIXe siècle dans la langue française pour désigner le massacre systématique d’un groupe social ou ethnique.

En 1894, Bernard Lazare utilise le terme « holocauste » pour parler des Juifs brûlés vifs pendant la Peste noire, au Moyen Âge :

« Quand la peste noire ou la faim sévissait, on offrait les Juifs en holocauste à la divinité irritée[2]. »

En 1968, on peut lire dans le journal de Paul Claudel que ce dernier déplore le massacre des Juifs européens dans une perspective chrétienne[3].

Puis, en 1978, aux États-Unis le terme d’« holocauste » a servi de titre à une série télévisée de fiction consacrée au génocide des Juifs, assassinés par les nazis et leurs alliés, officiels ou civils européens, sous le Troisième Reich. Cette tentative d'extermination a entraîné la mort de plus de cinq millions d’entre eux.

Cependant, pour la tradition juive, un holocauste est un sacrifice :

  1. offert à Dieu pour lui être agréable ;
  2. fait de chair animale que l’on brûle ;
  3. fait uniquement sur l’autel du Temple de Jérusalem, qui n’existe plus depuis l’an 70.

C’est pourquoi le terme d’« holocauste » pour désigner la « Solution finale » est considéré par les Juifs comme un grave contresens. Les francophones européens emploient plutôt le terme de Shoah (« catastrophe » en hébreu) depuis la sortie du film Shoah de Claude Lanzmann regroupant des témoignages de rescapés des camps d’extermination. Tourné en 1985 et d’un style épuré (les images sont celles de ce qu’il restait des camps en 1985), ce film d’une durée totale de 9 h 30 a été considéré comme un événement historique et cinématographique majeur.

Le terme « Shoah » est le nom officiel que l’État d’Israël donne à la « Solution finale ». Il s’agit d’une décision du Parlement israélien (Knesset) du 12 avril 1951, à l’occasion de la fixation du jour national du souvenir (Yom Ha-Shoah Ve Mered Ha-Getaot).

Le livre de Raul Hilberg, qui fait autorité sur le sujet, s’intitule quant à lui La Destruction des Juifs d'Europe. Le monument commémoratif installé à Berlin se nomme « Denkmal für die ermordeten Juden Europas », en souvenir de « l’extermination des Juifs d’Europe ». Enfin, le terme de « judéocide » est également employé, notamment par l’historien Arno J. Mayer dans La Solution finale dans l’histoire.

 

Le sacré

Le sacré en tant que tel n'existe pas dans la religion grecque. Trois notions proches, cependant, sont à connaître, qu'il convient de ne pas confondre.

ἱερός / hierós

Ce terme renvoie aux choses qui permettent la mise en œuvre des conditions nécessaires à la réalisation du rite. Il s'agit des formes casuelles ou circonstantielles, et non pas essentielles, du sacré. Ainsi, un lieu peut devenir sacré le temps d'une cérémonie (le lieu d'un sacrifice), de même un objet de la vie quotidienne (le couteau pour égorger la victime sacrificielle) ou encore un homme (l'officiant). En effet, le prêtre (ou ἱερεύς / hiereús) n'est pas un homme en dehors de la société civile : le clergé n'apparaît pas à proprement parler comme une caste sociale mais mieux comme une fonction administrative de la société grecque. Souvent, le prêtre n'est effectivement qu'un fonctionnaire tiré au sort ou élu pour un an, la prêtrise apparaissant comme une charge d'État, essentiellement éphémère (celle du prêtre d'Éleusis étant la plus célèbre). Pendant son mandat, le prêtre n'est investi de ses fonctions que lors des actes liturgiques, et non pas en dehors de ces moments. Il n'existe d'ailleurs pas de clergé grec hiérarchisé et organisé comme institution autonome, la prêtrise apparaissant comme une fonction essentiellement publique, voire politique.

Cet aspect essentiellement occasionnel du ἱερός / hierós aide alors à la compréhension du substantif pluriel τὰ ἱερά / ta hierá qui peut renvoyer aussi bien selon le contexte aux « actes du culte », aux « lieux du culte » ou encore aux « objets du culte », ou globalement « aux choses consacrées au culte ».

ἅγιος / hágios

Ce terme pourrait être traduit par l'adjectif saint. Il caractérise ce qui est définitivement éloigné de la vie quotidienne et du monde commun par sa pureté. Il s'oppose en cela au ἱερός hierós. Il est notable que c'est le terme qu'on utilise en grec moderne pour désigner les saints chrétiens. Un lieu peut être définitivement ἅγιος hágios, c'est alors le τέμενος témenos, terme dérivé du verbe τέμνω, témnô, « couper », et signifiant littéralement « retranché ». Le téménos est en effet une zone, un lieu, un endroit de taille variable que l'on a séparé du domaine humain, revenant ainsi définitivement aux dieux. Souvent, un lieu devient téménos après une théophanie, apparition ou manifestation divine, pouvant être réalisée par un phénomène naturel comme la foudre, un prodige quelconque, ou tout événement ou phénomène simple auquel on attribue des traits vertueux par pure interprétation. L'espace du téménos, parce qu'il ne doit pas être souillé, est rigoureusement délimité, souvent grossièrement par des pierres ou la pose de bornes. On ne peut y entrer que dans un état de pureté et dans le respect des interdits, variables d'un lieu à l'autre ; un sanctuaire apparaît dès lors systématiquement comme téménos. Originellement, le téménos (c'est là son premier sens chez Homère) désignait aussi une portion de terre réservée au héros ou au monarque de façon à lui assurer des revenus ; il s'agit, toutes proportions gardées, du fief médiéval.

 

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