http://www.assomption.org/Ressources/DiversHistoire/PelerinagesTerreSainte/NJB.htm
L’ENTRÉE DES PÈLERINAGES À JÉRUSALEM EST SOLENNELLE, on pourrait même dire mise en scène. Revenons à 1882. Au soir du vendredi 12 mai, raconte Lucien Alazard, notre prêtre aveyronnais, les pèlerins arrivent à la porte de Damas et vont longer la muraille jusqu’à la porte de Jaffa. « Ils marchent deux par deux sur une large file. Tout Jérusalem est sur pied, juifs, musulmans, schismatiques. Les catholiques rayonnent de bonheur. Le cortège s’organise en une procession que protègent les troupes de l’escorte turque. Le pacha est là, « pour saluer la France catholique », ainsi que le consul de France. M. de Belcastel marche en tête, avec l’oriflamme du Sacré-Coeur. Le pavillon national est à ses côtés. Nous entrons par la porte de Jaffa. Il fait nuit. Sur le parvis du Saint Sépulcre, les chants redoublent. La foule est énorme. Le patriarche latin, Mgr Bracco, nous attend avec tout son clergé.»
LES PÈLERINS SÉJOURNENT DEUX SEMAINES à Jérusalem, pendant lesquelles ils organisent librement leur temps, entre deux cérémonies collectives. Lors de la messe au patriarcat, le dimanche 14 mai, le P. Picard donne ses consignes : « Il recommanda aux pèlerins de porter ostensiblement sur la poitrine la petite croix rouge de pèlerin. Et cela au nom du gouverneur ottoman de la ville. Le pacha tenait à faire savoir que la croix de pèlerin était notre meilleure sauvegarde au milieu de ces populations, et un moyen certain d’obtenir le respect et de nous attirer des marques de sympathie. » « Il avait raison, commente l’abbé Alazard. Les infidèles ont plus le sens des choses que les renégats. La croix du pèlerin expose en France le catholique à tous les outrages ; en Orient, et sous la loi du Croissant, elle est un palladium (bouclier).»
DE RETOUR DE TERRE SAINTE, M. de Moidrey, qui avait donné, quelques mois plus tôt à Lille, le signal de départ du mouvement qui avait conduit un millier de personnes à Jérusalem, fit étape à Rome pour rendre compte de ce premier Pèlerinage de Pénitence. Il y reçut le plus ferme soutien du pape pour l’oeuvre des pèlerinages de Notre-Dame de Salut : « Oui, lui dit Léon XIII, amener un grand nombre de fidèles sur les lieux mêmes qui ont été sanctifiés par la présence visible de Notre- Seigneur, dans un esprit de foi, de prière et de pénitence, est un véritable apostolat ».
En effet, tout en ayant une caractéristique mariale, le Rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la sobriété de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique, dont il est presque un résumé.2 En lui résonne à nouveau la prière de Marie, son Magnificat permanent pour l'œuvre de l'Incarnation rédemptrice qui a commencé dans son sein virginal. Avec lui, le peuple chrétien se met à l'école de Marie, pour se laisser introduire dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans l'expérience de la profondeur de son amour. Par le Rosaire, le croyant puise d'abondantes grâces, les recevant presque des mains mêmes de la Mère du Rédempteur.
Les Pontifes romains et le Rosaire
2. Beaucoup de mes prédécesseurs ont accordé une grande importance à cette prière. À ce sujet, des mérites particuliers reviennent à Léon XIII qui, le 1erseptembre 1883, promulgua l'encyclique Supremi apostolatus officio,3 paroles fortes par lesquelles il inaugurait une série de nombreuses autres interventions concernant cette prière, qu'il présente comme un instrument spirituel efficace face aux maux de la société. Parmi les Papes les plus récents qui, dans la période conciliaire, se sont illustrés dans la promotion du Rosaire, je désire rappeler le bienheureux Jean XXIII4 et surtout Paul VI qui, dans l'exhortation apostolique Marialis cultus, souligna, en harmonie avec l'inspiration du Concile Vatican II, le caractère évangélique du Rosaire et son orientation christologique.