http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Paris
Après l'incendie du Capitole (-81), plusieurs missions furent envoyées dans les pays supposés héberger des sibylles, afin de reconstituer les ouvrages perdus. Contrôlés et expurgés par Auguste et Tibère, ils furent finalement détruits par des fanatiques chrétiens quelques siècles plus tard, en l'an 406, sous l'empereur Honorius (395-423), en raison de la prédiction imputant à ces derniers la destruction de l'humanité.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sibylle#Les_sibylles.2C_.C2.AB.C2.A0proph.C3.A8tes_.C2.BB_du_Christ_.3F
Parallèlement, circulent en Méditerranée, dès le IIIe siècle av. J.-C., une série de livres connus sous le nom d'Oracles Sibyllins, dont certains sont parvenus jusqu'à nous via des copies datant des XIVe et XVIe siècles. Ces livres, au nombre de douze, comprennent des oracles antiques, des oracles juifs[6] et des écrits chrétiens.
Les Pères de l'Église n'ignoreront pas ces textes obscurs. À leur suite et pendant longtemps, les auteurs chrétiens chercheront, avec plus ou moins de bonheur, à voir dans les vaticinations des Sibylles des marques sans équivoque de l'attente du Messie Sauveur par le monde païen [réf. souhaitée] .
Ainsi c'est dans le 8e livre des Oracles Sibyllins que l'on trouve des vers, attribués à la Sibylle d'Érythrée, annonçant le second avènement du Christ le jour du Jugement Dernier. Cependant, Virgile, qui vécut au Ier siècle av. J.-C. se fit aussi l’écho de cette prophétie dans ces vers célèbres de ses « Bucoliques » : « Voici venir les derniers temps prédits par la sibylle de Cumes, et de nouveau l’ordre qui fut au commencement des siècles. Voici revenir la Vierge et voici l’âge d’or. Voici que va descendre du haut des cieux une race nouvelle. Diane pure et lumineuse, protège cet enfant qui va naître et fermant l’âge de fer ressuscitera sur toute la terre la génération du siècle d’or. »[7].
Les premiers chrétiens vont peu à peu s'emparer de la sibylle et intégrer cette prophétie dans leur littérature religieuse. Eusèbe de Césarée (vers 340) recueille les vers de la Sibylle d'Érythrée, suivi de Saint Augustin un siècle plus tard, dans « La Cité de Dieu ». Il en offre alors une version particulière, traduite très approximativement du grec, comprenant 27 vers, soit 3x3x3, symbole de la Trinité. Elle commence ainsi : Iudicii signum : tellus sudore madescet (le signe du jugement : la terre s'inondera de sueur…). Cette version augustinienne présente un acrostiche (ensemble de vers dont les lettres initiales, lues dans le sens vertical, constituent un nom ou une phrase) : Jesus Christus dei filius servator crux. Elle est notamment citée dans un sermon du Moyen Âge visant à convaincre les incroyants, lu à la veille de Noël. On y invoque tour à tour des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, puis des figures païennes : Virgile, Nabuchodonosor, et la Sibylle d'Érythrée.
De même, les Mirabilia Urbis Romae, sorte de guide de la Rome du milieu du XIIe siècle, rapportent que l'empereur Auguste (63 av. J.-C. à 14 ap. J.-C.) ayant interrogé la Sibylle de Tibur pour savoir s'il y aurait un homme plus grand que lui, une vierge lui apparut alors dans une grande splendeur sur l'autel du temple de Junon, tenant en ses bras un enfant, et une voix venant du ciel lui disant : « Voici la vierge qui va concevoir le sauveur du monde », puis, « celle-ci est la chère fille de Dieu »[8].
Des versions musicales du Iudicii signum ont été retrouvées dans des manuscrits [réf. souhaitée] des monastères Saint-Martial de Limoges (IXeX et ee siècles) et Saint-Oyan (XIIIe siècle). Ceci explique la mention dans le Dies irae de la Sibylle et qu'elle figure à Saint-Pierre de Rome sur la fresque de Michel-Ange.
Après le Concile de Trente (1568), un nouveau bréviaire [réf. souhaitée] met fin à ces représentations de la Sibylle. Certaines régions [réf. souhaitée] ont conservé une tradition de voir une sibylle costumée chantant la nuit de Noël jusqu'au XVIIIe siècle, voire, à Majorque, jusqu'à nos jours.
Apparition des sibylles dans l’iconographie chrétienneLes sibylles apparaissent dans l'art de l'Occident chrétien vers le XIIe siècle [réf. souhaitée], pour fleurir à partir du XVe siècle quand on redécouvre l'Antiquité, comme en témoigne un ouvrage attribué à Jean de Paris qui fut copié entre 1474 et 1477 intitulé La Foi chrétienne prouvée par l'autorité des païens, où il est dit : « des vierges pleines de l'esprit de Dieu, qu'on appelait Sibylles, ont annoncé le Sauveur à la Grèce, à l'Italie, à l'Asie Mineure : Virgile, instruit par leurs livres, a chanté l'enfant mystérieux qui allait changer la face du monde. »
La pensée chrétienne qui avait recueilli les prophéties du peuple d'Israël conservées dans l'Ancien Testament l'étendait ainsi, mais dans une moindre mesure, aux peuples païens par l'entremise des sibylles. L'iconographie [réf. souhaitée] proposera en face des douze prophètes, les douze Sibylles, y associant parfois les douze apôtres, dans un souci d'harmonie où le visuel vient relayer le sens d'une symbolique religieuse profonde.
Pour les artistes du Moyen Âge, la Sibylle devint le profond symbole de l'attente des Gentils [réf. souhaitée] ; une place lui fut réservée au portail des cathédrales, et la mystérieuse inspirée hanta longtemps encore l'imagination des poètes [réf. souhaitée] .
La diffusion dans l'Europe de la troupe des Douze Sibylles se fait au XVe siècle, à partir de l'ouvrage du dominicain italien Filippo Barbieri publié en 1481. En France, les sibylles profiteront de l'intérêt des grands imprimeurs parisiens qui ornent les livres d'Heures d'images partout [réf. souhaitée] .
Depuis lors, peintures, sculptures polychromes, tapisseries, émaux peints, témoignent de l'influence du personnage de la Sibylle sur l'art religieux occidental. Les Sibylles d'Érythrée, de Tibur et de Cumes sont les plus fréquemment représentées. Quelques exemples :
Représentations des sibylles
Elles ont été représentées sur les portails, les vitraux ou le mobilier des églises ou les cathédrales (cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, cathédrale Sainte-Marie d'Auch). Ces représentations sont nombreuses au XVe siècle et XVIe siècle. Les canons du concile de Trente censurèrent ces représentations dans les églises[9].
Fresques
Sculptures
Sur le pavement intérieur du Duomo de Sienne, en 56 panneaux de marqueterie de pierre et en niellage, par quarante artistes entre les XIVe et XVIe siècles.
La cathédrale d'Auch offre un ensemble étonnant de vitraux du XVIe siècle associant les douze prophètes aux douze sibylles. On retrouve ces mêmes personnages dans les stalles sculptées du chœur.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Paris
Le balcon de la ViergeCette statue de la Vierge consacre la totalité de la façade à la mère du Christ. Elle fut commandée par Viollet-le-Duc pour remplacer la statue originale de l’époque médiévale, sévèrement endommagée par les années et les conditions climatiques. La rosace ouest se trouvant derrière cette statue constitue une auréole magnifique. Viollet-le-Duc plaça également des statues d’Adam et Ève devant les baies de chaque côté de la rosace.
Cette rosace semble énorme, mais bien qu’elle soit de dimension non négligeable, il s’agit en fait de la plus petite des trois rosaces de la cathédrale. Elle mesure neuf mètres soixante de diamètre.
Elle fut presque entièrement refaite par Viollet-le-Duc lors de la grande restauration du XIXe siècle. Au centre : la
Vierge. Tout autour on peut voir les travaux des mois, les signes du zodiaque, les Vertus et les Vices ainsi que les prophètes.