http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tymologie_de_Li%C3%A8ge
L'étymologie du nom de la ville de Liège a suscité, depuis le Moyen Âge, une longue série d'hypothèses[1].
La dernière révision toponymique permet de situer l'origine de Liège au temps du Bas-Empire romain, en adéquation avec les vestiges de la place Saint-Lambert attestant une présence romaine, probablement prospère du Ier au IXe siècle. Abandonnée du IVe au VIIIe siècle, les invasions germaniques ébranlant définitivement tant la défense romaine que son administration. Ce serait Saint-Hubert que relancerait la construction sur les fondation de la villa en l'honneur de son prédécesseur Saint-Lambert au plus tard en 705.
Legia & Leodium[modifier]
Dans la Vita Servati[16] – et répétées dans quelques textes ultérieurs – selon une légende Saint-Monulphe arrivé sur les hauteurs de Liège, voyant une croix au fond de la vallée aurait prononcé " Voici la place que le Seigneur à choisie — en latin élegit — elle s'égalera aux plus grandes cités ". L'étymologie consistait à proposer le thème leg- , choisir. Quant à Leodium le même texte donne l'appellation Leo divas, "lion divin" appliquée à Saint-Lambert.
Une autre étymologie du Moyen-Âge rattachait legia à legis — génitif de lex — présentant la ville de "la loi". Le chapitre de Saint-Lambert en 1328 se plaignait auprès du pape que la ville fut devenue legis odium, la haine de la loi …
La Vita Servatii, est composée vers 1080 copie de la Gesta antiquissima, écrit début du VIIIe siècle, dont une grande partie serait une compilation de l'Historia ecclesiastica Francorum de saint Grégoire de Tours, publié par G. KURTH dans le Bulletin de la Société d'Art et d'Histoire du diocèse de Liège, (BSAH) t.I.
Biographie[modifier]
Probablement né à Maastricht vers 636 et mort à Liège vers 705. Il est le symbole majeur de la principauté ecclésiastique de Liège et est depuis toujours celui de la ville qu’il a contribué à créer : Liège.
Il est connu comme étant l’un des évangélisateurs du diocèse de Tongres-Maastricht, région qui n’avait connu qu’une christianisation superficielle : dans les villes et pour les élites. Le peuple qui vivait dans les forêts et campagne adorait encore les dieux celtes principalement Cernunnos et Arduinna, pour lesquels on connaît des survivances contemporaines notamment dans le culte et l’hagiographie d’un saint proche de saint Lambert : saint Hubert.
Translation de Saint Lambert[modifier]
À l’évêque Lambert succéda son disciple — et peut-être même son parent — Hubert (saint Hubert), membre d’un lignage très proche des Pépinides et vraisemblablement apparenté à ces derniers. L’attentat de Liège semble finalement avoir servi les intérêts de Pépin II en lui permettant de renforcer le contrôle qu’il exerçait sur l’évêché mosan.
Hubert fit transférer les reliques de Lambert de Maastricht à Liège, où il fonda une infrastructure sacrée pour les abriter. En effet, un culte s’était installé sur place, et l’homme du Moyen Âge croyait que c'était Dieu qui désignait les lieux de culte. Cela s’explique peut-être aussi par la proximité géographique des palais de Herstal et Jupille de la famille de Pépin, qui devait vouer un culte important au saint.
Toujours est-il que le VIIIe siècle marqua un tournant pour Liège, qui devint rapidement une agglomération importante. Il est par exemple significatif qu’à partir de la seconde moitié du VIIIe siècle, la ville de Liège soit qualifiée de vicus publicus et que Charlemagne y ait célébré la fête de Pâques en 770.
Ce n'est que bon nombre d'années plus tard, en 985, que naît la Principauté de Liège (voir Histoire de la Principauté de Liège), lorsque Notger est nommé par Otton III en tant que premier prince-évêque de Liège.
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Son premier voyage fut infructueux, mais il en fit un second ; et, cette fois, grâce à son éloquence et aussi à l'argent qu'il distribua, il obtint la permission de rapporter les cendres du saint dans son diocèse. Il les fit enterrer à Liège, nous dit le même document, sans nous faire connaître les raisons qui déterminèrent ce choix. Liège n'était encore à cette époque qu'une modeste bourgade ; mais il y existait, du moins à partir de cette date, un oratoire des saints Cosme et Damien.
Nous avons peu de renseignements sur sa carrière sacerdotale ; nous savons seulement qu'il remplissait scrupuleusement tous ses devoirs pastoraux, et qu'il visitait fréquemment les villes et les monastères, distribuant partout la parole évangélique. Son zèle pour le salut des âmes allait de pair avec sa ferveur dans la prière et la simplicité austère de ses habitudes. Il a été l'apôtre de la Taxandrie, c'est-à-dire de la Campine, alors encore en grande partie païenne ; il est donc le père de la civilisation dans une bonne partie de la Belgique. Il semble avoir couru plus d'une fois des dangers de la part des habitants de cette sauvage contrée ; mais, à force de douceur et de charité, il parvint à les gagner à la vraie foi. Quant à son administration épiscopale, elle ne cessa d'être pénible. L'église de Maestricht était, comme la plupart des églises à cette époque, à la merci de tous les violents qui convoitaient ses biens, et déjà le prédécesseur de saint Lambert avait péri victime des déprédateurs qu'il allait dénoncer au roi. Sous Lambert, le brigandage continua, et nous savons qu'à la fin, perdant patience, les gens de l'évêque s'armèrent et repoussèrent la force par la force.
Saint Lambert aurait à plusieurs reprises reproché à Pépin d'Herstal ses amours adultères avec Alpaïde, et aurait été sur le point de faire chasser la concubine, lorsque celle-ci, qui était sœur de Dodon, poussa son frère à massacrer l'importun conseiller. Cette version, de bonne heure accueillie par les historiographes liégeois, et accréditée partout jusqu'au XVIIe siècle, fut alors vigoureusement attaquée par la critique et finit par être abandonnée de tout le monde, y compris les Bollandistes ; elle fut même, exclue du bréviaire liégeois. Cependant une étude attentive de la question est faite pour modifier un peu la sévérité qu'on a montrée envers la tradition liégeoise. Une des principales raisons qui la faisaient rejeter, c'est qu' Anselme, qui la rapporta au XIe siècle, semblait l'attribuer à Réginon de Prüm, qui n'en parle pas : on s'autorisait de cela pour accuser Anselme de supercherie. Mais le texte d'Anselme, rectifié par moi d'après un manuscrit resté inconnu (Bulletins de la Commission royale d'histoire, 4e série, t. II), dit simplement qu'il y avait de son temps une version écrite qui contenait déjà la tradition liégeoise sur la mort du saint. A cet important témoignage vient s'ajouter celui d'un poète anonyme qui écrivait au commencement du Xe siècle, et que M. Demarteau, qui a le premier publié son poème en entier, croit pouvoir identifier avec Hucbald de Saint-Amand. Selon cet écrivain, la tradition liégeoise était fort répandue de son temps (fertur enim trito multis sermone). Enfin, Adon de Vienne, qui écrivait son martyrologe vers le milieu du IXe siècle, la reproduit également et en fait, par conséquent, remonter l'existence à une époque assez rapprochée de la mort du saint. Si l'on considère qu'il y a là trois sources indépendantes l'une de l'autre et s'accordant sur le même fait, on ne pourra pas refuser à la tradition une autorité considérable. Cela ne veut pas dire qu'il soit nécessaire d'admettre aussi les détails dramatiques dont elle a été ornée ensuite par le chanoine Nicolas et par Sigebert de Gembloux. Selon ces deux écrivains, c'est dans un banquet donné à Jupille par Pépin d'Herstal que le saint aurait refusé de bénir 1a coupe de la concubine ; irritée, celle-ci aurait alors dépêché son frère pour le tuer dans sa retraite de Liège. C'est là, en effet, qu'il fut massacré, au moment où, revenu de la chapelle dans laquelle il avait prié avant le jour, il cherchait un peu de sommeil sur sa couche. Au premier moment de l'agression, par un mouvement instinctif, il saisit son épée et fit mine de vouloir se défendre ; mais bientôt il la jeta, déclarant qu'il s'en remettait à Dieu, et exhorta les siens à se préparer à la mort. La plupart, furent, en effet, immolés ; lui-même, pendant qu'il était prosterné en oraison, fut percé d'un trait par un individu qui avait escaladé le toit de sa demeure. Lorsque les assassins se furent retirés, ceux de ses disciples qui avaient échappé à la, mort transportèrent ses restes dans une barque à Maestricht, où, au milieu du deuil de la population, il fut enterré dans l'église Saint-Pierre hors la ville, aujourd'hui démolie.
On ne sait au juste la date de sa mort ; et on a discuté sur ce point autant que sur les causes qui l'ont amenée ; les uns la placent dans les dernières années du VIIe siècle, les autres la font descendre jusqu'en 707, 708 et même 709. Enfin, le R. P. Desmedt a établi qu'on ne peut plus la fixer postérieurement à 706, date à laquelle saint Hubert signe, comme évêque, un diplôme de Pépin d'Herstal ; il admet, comme date approximative, les quatre dernières années du VIIe siècle. Les fidèles entourèrent d'un culte le lieu où avait péri le saint ; ils convertirent en chapelle l'endroit où il avait péri ; et, dès 714, cette chapelle était devenue une basilique. Grâce aux miracles qui s'y produisaient et à l'affluence des pèlerins, Liège devint bientôt une localité importante ; elle s'éleva même au rang de capitale du pays après que saint Hubert y eut transporté, avec les reliques du saint, le siège de l'autorité épiscopale. Cette translation eut lieu le 17 septembre et son anniversaire est encore célébré aujourd'hui. Saint Lambert est le patron du diocèse de Liège. Une partie de ses reliques est conservée, à la cathédrale de Liège, dans son buste de grandeur naturelle, oeuvre d'art superbe du temps d'Erard de la Marck ; d'autres localités, comme Rome, Fribourg en Bade et Berbourg, dans le grand-duché de Luxembourg, disputent à la ville de Liège l'honneur de posséder sa tête. |
Godefroid Kurth |
Un des premiers soins de saint Lambert fut de faire la visite pastorale de son diocèse, car, pendant les sept années de son exil, ses diocésains avaient beaucoup souffert des troubles civils, de l'intrusion de Pharamond et des superstitions païennes. La Taxandrie surtout fut le théâtre de son zèle. L'idolâtrie n'y était pas encore extirpée et des superstitions païennes y avaient repris le dessus. Saint Lambert y porta les lumières de la foi au péril de sa vie et détruisit les temples des idoles. (V. Gesta (prima).
Les habitants des pays voisins, appelés plus tard Gueldre, Juliers et Clèves, furent évangélisés vers le môme temps par trois saints venus d'Écosse, Wiron, Plechelm et Otger. Arrivés en Gaule pour y convertir les idolâtres, ils s'étaient adressés à Pepin, qui les envoya évangéliser les habitants de la Gueldre. Il leur donna, pour s'y fixer, un terrain appelé plus tard Mont-Saint- Pierre ; ils s'y construisirent une habitation, près de l'oratoire dédié à la Vierge. Par leurs travaux apostoliques, ils convertirent les habitants de la contrée et construisirent partout des églises, qu'ils consacrèrent eux-mêmes, étant évêques. Pepin avait une si grande vénération pour ces missionnaires que, chaque année, au commencement du carême, il se rendait, pieds nus, au Mont-Saint-Pierre, pour se confesser à Wiron ou à Plechelm et leur demander conseil sur l'administration du pays. Ces deux saints moururent à Mont-Saint-Pierre, Wiron vers l'an 700 et Plechelm vers l'an 713, dans un âge avancé. (V. Acta Sanct. mai, t. II, jul., t. IV ; Acta Sanct. Belgii, t. V et VI (3) ; Publications, t. XXII).
Saint Willibrord, missionnaire anglais, évangélisa les Frisons, de 690 à 739 et fut le premier évêque d'Utrecht. Son diocèse touchait à celui de Tongres. Il est donc très probable que saint Lambert et saint Willibrord se sont plus d'une fois rencontrés dans leurs travaux apostoliques et qu'ils se sont concertés sur la conversion des infidèles. (V. NICOLAS.)
Saint Lambert aurait aussi exercé son zèle apostolique dans le pays de Malines qui n'était pas encore entièrement converti à la foi. Il aurait prêché à Hofstade, du haut d'une colline qui porte encore le nom de sint Lambrechtsberg, mais on n'en a aucune preuve certaine.
Le saint s'intéressa vivement à toutes les institutions religieuses de son diocèse
Saint Lambert dirigea aussi dans les voies de la perfection, ainsi que dans les bonnes oeuvres, sainte Ode, veuve, dit-on, de Boggis, duc d'Aquitaine. Après la mort de son époux, elle avait quitté, ajoute-t-on, l'Aquitaine, peut-être à cause du règne tyrannique d'Ebroïn, et s'était retirée dans l'Austrasie où elle avait beaucoup de biens. Elle s'y adonna aux bonnes oeuvres ; elle se montra si charitable envers les pauvres, qu'elle mérita un jour de donner l'aumône à JésusChrist lui-même qui s'était présenté à elle sous la forme d'un pauvre. Elle trouva, en même temps, ses provisions qui étaient épuisées, entièrement refournies. Sainte Ode fit aussi construire des églises et elle fonda à Amay un établissement religieux qu'elle dédia à saint Georges. C'était soit un monastère, soit un chapitre de chanoines. Sainte Ode mourut vers la fin du VIIe siècle et fut enterrée à Amay. (V. Acta Sanct., Oct., t. X.)
Une troisième sainte illustra l'épiscopat de saint Lambert. C'était sainte Begge, fille de Pepin de Landen et épouse d'Ansegisèle. Elle éleva son fils Pepin, dit de Herstal, dans des sentiments de dévouement à la religion et à l'Église. Après la mort de son époux (673), assassiné à la chasse par Godwing, son filleul et protégé, elle s'adonna exclusivement aux bonnes oeuvres. Il n'y a point à douter qu'elle n'ait prié son fils de rappeler saint Lambert de l'exil (681). Sainte Begge, après avoir fait un pèlerinage à Rome, fonda un monastère dans son domaine d'Andenne, entre Huy et Namur. Les premières religieuses lui vinrent de l'abbaye de Nivelles, fondation de sa soeur Gertrude et de sa mère Itta. Les services divins furent célébrés par des religieux établis près de l'abbaye, comme à Nivelles. Sainte Begge elle-même y embrassa la vie religieuse et y passa treize ans dans la pénitence et la piété. Les uns fixent sa mort à l'année 689, les autres à l'année 694 ou 695. (V. Acta Sanct., Belg., t. V, p. 85).
Pepin de Herstal qui gouvernait l'Austrasie, se montra le protecteur de la religion et des institutions religieuses. Il fonda sur la montagne de Chèvremont une abbaye et la dota généreusement. Il fit aussi des donations à l'abbaye de Stavelot, savoir, il lui donna le village de Lierneux avec ses dépendances, Braz, Feron et Odeigne.
Pepin de Herstal qui gouvernait l'Austrasie, se montra le protecteur de la religion et des institutions religieuses. Il fonda sur la montagne de Chèvremont une abbaye et la dota généreusement. Il fit aussi des donations à l'abbaye de Stavelot, savoir, il lui donna le village de Lierneux avec ses dépendances, Braz, Feron et Odeigne.
L'abbaye de Stavelot, depuis la mort de saint Remacle, n'avait eu que des saints pour abbés, saint Babolin qui mourut vers 670, saint Sigolin qui mourut avant 677, saint Godwin qui reçut, de Dagobert II vers 677 et de Thierri III vers 681, un diplôme de confirmation des biens de l'abbaye. Saint Godwin mourut vers 685 et eut pour successeur Papolin qui obtint un diplôme de Clovis III le 25 juin 692. Tous ces abbés paraissent avoir été évêques, sans avoir eu un diocèse à régir, ce qui était un usage assez général dans les abbayes qui suivaient la règle de Saint-Columban. (V. Acta Sanct., Oct., t. XII, p. 706).