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Engagement d'épousailles avec la Sagesse divine

 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/histoiredusentimentreligieux/volume06/tome06004.htm

Mais le martyre du vénérable Père... ne se termina pas là., La plus grande partie des épines de ces deux gros buissons s'étant rompues et demeurées dans son corps..., son amour incomparable pour la croix ne lui permit pas d'en ôter une seule, et (il) continua... de la sorte son martyre, jusqu'à ce qu'elles fussent entièrement pourries, et qu'elles tombassent et sortissent d'elles-mêmes... Cette grande action produisit en lui le même effet qu'elle fit autrefois en la personne de... saint Benoît : c'est-à-dire, que les ruisseaux de sang, qui sortirent de son corps, éteignirent entièrement (et pour toujours) les flammes de la concupiscence...

Je laisse présentement à chacun de faire telle réflexion qu'il lui plaira sur ce que je viens de raconter. Je ne sais ce qu'en penseront les personnes qui conversent familièrement avec des filles et des femmes... ; mais s'ils m'en veulent croire, ils profiteront d'un exemple si touchant... Lui-même en profita tout le premier : car il ne rendait jamais de visites aux femmes, et, lorsque, par les devoirs de sa charge, il était obligé d'aller voir quelques personnes de qualité, et que les laquais ou les suisses... lui disaient que le maître de la maison n'y était point, mais qu'il pouvait parler à la dame, qui serait peut-être bien aise de le voir, il s'en excusait toujours... Enfin il croyait la conversation des femmes si dangereuse aux religieux, qu'il

 

(1) Semper eadem. Voici en effet, dans les notes intimes d'un jésuite irlandais, le P. W. Doyle — tué sur le champ de bataille de Frezenberg, près d'Ypres, le i6 août 1917 — un récit presque tout semblable : « Je me dévêtis, et marchai de long en large — dans un champ d'orties —jusqu'à ce que mon corps entier ne fût plus qu'une ampoule cuisante et envenimée. Les mots ne peuvent décrire la douce, mais horrible agonie qui s'ensuivit jusqu'à une heure tardive du jour suivant... A mesure que le poison travaillait mon sang, la fièvre montait... Flagellation de la tête aux pieds, avec des aiguilles de feu : elle commençait aux pieds et montait jusqu'au visage, et redescendait si régulièrement que j'aurais pu croire qu'une main invisible était à l'oeuvre... Je sentais que je ne pouvais plus vivre... et cependant il me donnait la force de murmurer : «Encore plus, cher Seigneur, mille fois plus pour votre cher amour ! » — Cf. L. de Grandmaison, Un ascète irlandais contemporain; Revue d'ascétique et de mystique, avril 1921, p. 130. Ne nous y trompons pas: un buisson d'orties, avec ses milliers de pointes invisibles, sournoises, empoisonnées, et dont presque aucune ne manque son coup, est plus redoutable que toute une forêt d'arbustes épineux. A parte ante néanmoins, le supplice choisi par Dom Claude épouvante davantage l'imagination. Lui aussi, du reste, il avait fait connaissance avec les orties. Puis-je ajouter que ce curieux passage reste pour moi très mystérieux. Le P. Doyle espérait bien que ses notes seraient brûlées. Il n'écrivait donc pas pour nous. Mais alors, pour qui? A quoi bon? Quae retro sunt obliviscens, ad propositum persequor? Se raconter à soi-même, et par écrit, de telles prouesses, me paraît plus étrange et moins sain que les accomplir.

 

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leur persuadait... de les fuir comme des serpents. C'est pourquoi un religieux de grande vertu..., lui ayant mandé que, par le moyen de quelques secrets, il faisait des cures admirables sur les pauvres gens, et que même Dieu lui faisait la grâce d'appliquer des remèdes sur les femmes, sans en être touché, il lui répondit fort sagement de ne pas s'y fier, et qu'il prît garde que, tôt ou tard, le démon ne lui jouât quelque mauvais tour, et qu'il devait craindre qu'un jour il ne réveillât les idées de ce qu'il aurait vu, pour lui donner bien de l'exercice.

Mais ne laissons pas là (ses) pénitences effroyables... Ces endroits de sa vie sont trop beaux... pour ne nous y pas arrêter encore un peu. Dans le même temps qu'il se roula dans les épines, il eut dessein de se plonger tout nu dans une mare glacée... et il l'aurait fait sans doute, si elle eût été moins profonde. Mais, pour... récompenser cette mortification par une autre, qui y eût un peu de rapport, il lavait ses sergettes dans de la lessive glacée. Son esprit, qui était ingénieux à inventer tous les jours quelque nouveau genre de martyre, lui en suggéra un, qui ne cède en rien à tout cela. Ce fut de tourmenter son corps par le feu. Pour cet effet, il prit une corde soufrée, qu'il entortilla autour de son corps, et l'alluma ensuite, pour se brûler à petit feu. Je laisse à penser quelle douleur lui causa une mortification, dont le seul récit fait frémir et dresser les cheveux de ceux qui la rapportent... Mais il n'eut pas la consolation d'avaler tout entier cet amer calice. Car le feu ayant brillé la corde..., il ne put faire qu'une partie de l'effet qu'il s'était proposé (ce dont il sut bien se dédommager)..., prenant... sa chandelle allumée, et s'en brûlant lui-même les flancs... (1).

 

Ainsi Dieu l'aidait-il « à purifier son âme des moindres atomes d'imperfection », la préparant et la rendant digne « d'une alliance et d'une union très intime avec la Sagesse divine, et ce fut en suite de tout cela que l'on vit en lui la vérité des paroles qu'écrivit saint Augustin à Licentius. — Un Père cité par Dom Martène à propos de Dom Claude, à la bonne heure ! —

Qu'après que la Sagesse a tenu dans les liens et dans la servitude une âme fidèle, et qu'elle l'a fait passer par certains

 

travaux nécessaires, pour la dompter et la dresser, elle la met en liberté et se donne sans réserve à elle pour en jouir à son aise. Ces chaînes passagères tombent, et elle ne la tient plus que par ses embrassements éternels, qui sont une espèce de chaîne très forte à la vérité, mais qu'on porte avec un plaisir qui surpasse tout ce qu'on peut dire.

 

« C'est ici un des plus beaux endroits de la vie du vénérable Père..., et, à mon sens, une des plus grandes grâces qu'il ait reçues du ciel, par les suites admirables qu'elle a eues. Je ne sais comment les esprits forts recevront ce que j'en vais dire ; mais il nous importe peu quels sentiments ils aient, pourvu que ce que nous écrivons serve à l'édification des âmes simples... Lui-même, dans un esprit d'humilité, traitait cette action de dévotionnette, et, lorsqu'il me la racontait, il croyait que je me rirais de sa simplicité ; mais il s'est beaucoup trompé dans son jugement (1) ».

Pour nous, bien que tout ne nous ait pas semblé également admirable dans le chapitre qui s'achève, nous ne sommes pas des esprits forts. Et le serions-nous, qu'à la lecture du nouveau chapitre dont on vient de voir le beau prologue magnifique, nous ne serions aucunement tenté de rire. Le récit des tentations de Dom Claude ne déparerait pas l'histoire Lausiaque ; celui de son mariage avec la divine Sagesse nous transporte en plein moyen âge. Étrange évolution que celle de ce contemporain de Descartes ! D'abord l'état d'âme d'un Père du désert, héroïque certes, mais poussant parfois les délicatesses de la conscience jusqu'au point où elles ne se distinguent plus du scrupule ; nous l'allons voir maintenant presque tout semblable au poétique Henri Suso ; plus tard enfin, quand sa mère aura fini de le façonner à sa propre image, il gravira, avec une aisance parfaite, les sentiers plus dépouillés, mais non moins sublimes qu'ont tracés les mystiques de la 

Contre-Réforme, Thérèse, Jean de la Croix. Inférieur à la « Thérèse du Nouveau-Monde », puisqu'il finit par où celle-ci a commencé, mais, en quelque façon, plus attachant, du moins plus curieux, en raison même de ses longues incertitudes et de quelques autres misères sur lesquelles, presque sans rien dire de mon cru, je n'ai peut-être que trop appuyé.

III. — « Comme sa principale lecture était celle de l'Écriture sainte, et qu'elle faisait sa plus grande consolation..., aussi en tirait-il de grandes instructions pour sa conduite : mais, après le Nouveau Testament, il n'y avait point de livre où il trouvât plus de goût, ou qui fît (sur lui) de plus fortes impressions, que celui de la Sagesse. Un jour qu'il lisait avec attention les saints éloges que Salomon lui donne..., il en conçut un amour si ardent qu'il était tout hors de lui-même; surtout faisant réflexion sur ces paroles :... Je l'ai aimée, je l'ai recherchée dès ma jeunesse, et j'ai tâché de l'avoir pour épouse... Charmé de tant d'avantages..., entrant dans les dispositions de ce Roi... à l'endroit de cette divine et très aimable Sagesse, il résolut de l'aimer, de la poursuivre, et de n'avoir point d'autre épouse qu'elle (1).»

 

Quelle était cette Sagesse? Après avoir examiné tous les différents sens de ce mot, « il se détermina à celui qui la prend pour le Verbe éternel, qui est la Sagesse du Père, et qui, dans sa personne divine, a épousé la nature humaine..., comme dit saint Paul. Ce fut donc le Verbe incarné qu'il se résolut de prendre pour l'Époux de son âme. Pour ce qui est de la manière, elle donna beaucoup d'exercice à son esprit. Mais enfin, comme il était dans cet embarras, la... Providence permit qu'un gentilhomme

de ces quartiers-là (un Angevin...) le vînt voir. Ce gentilhomme était marié à une jeune demoiselle fort sage, et ils s'aimaient si tendrement qu'ils ne se pouvaient quitter l'un l'autre. Lorsque le mari prenait le divertissement de la chasse, la femme l'y accompagnait ; quand la femme allait à l'église, le mari y allait aussi ; si l'un avait une visite à faire, ils la faisaient ensemble. Ce fut sur cette inséparabilité de ces deux personnes, qu'il forma l'idée du mariage spirituel, qu'il désirait contracter avec la divine Sagesse, qui devait consister dans une union si étroite, si intime, si universelle, qu'il n'eût plus qu'un même cœur, un même amour, une même volonté, les mêmes désirs... avec elle ; et qu'il lui tint une compagnie si fidèle, que rien du inonde ne fût capable de l'en séparer. Ce qui s'accorde fort bien avec ce qu'écrit saint Bernard, dans son sermon 83 sur les Cantiques, où il parle du mariage mystique de l'âme avec le Verbe éternel, en ces termes : Talis conformitas marital animam Verbo... Diligens sicut dilecta est. Ergo si perfecte diligit, nupsit. Quid hac con formitate jucundius? Quid optabilius caritate, qua fit ut, humano maristerio non contenta, per temet, o anima, fiducialiter accedas ad Verbum, Verbo constanter inhareas, Verbum familiariter percuncteris consultesque de omni re ? Vere spiritualis sanctique connubii contractas est iste. Parum dixi, contractas; complexus est. Complexas plane, ubi idem velle et nolle idem unum facit spiritum de duobus... J'ai rapporté ce long passage de saint Bernard tout entier, et je l'ai rapporté en latin, parce qu'il a beaucoup plus de force et d'énergie, tel qu'il a été écrit par ce grand saint (1)... je

 

(1) C'est là, m'assure-t-on, une faute contre le protocole. Il est vrai, en effet, que mettre une partie des lecteurs en face d'un texte qu'ils n'entendent point, a quelque chose de désobligeant. Mais, qu'ils en soutirent ou non, ne les blesse-t-on pas davantage en leur donnant du cuivre pour de l'or ? Plus un texte est beau, plus il est intraduisible. J'ajoute même que plus il est intraduisible, moins il a besoin d'être traduit. Celui-ci, par exemple. Au prix d'un léger effort, tout lecteur catholique arrive à en entrevoir et le sens et la splendeur.

 

l'ai, dis-je, rapporté pour fermer la bouche à certains esprits — il écrit en 1697, à l'heure même où s'achève la déroute des mystiques — qui, n'étant pas dignes des dons de Dieu, et n'ayant jamais mérité de les comprendre, ni d'entrer dans les sacrés commerces qu'il veut bien avoir avec les âmes pures, ne peuvent entendre parler de mariage, d'époux et d'épouse, et traitent tout cela de petite dévotion de femmelette; ou, tout au plus, ne permettent d'user de ces termes qu'aux saintes vierges, qui se sont consacrées à Dieu dès leur plus tendre jeunesse ; comme si Jésus-Christ était l'époux des corps, et non pas des âmes ; et comme si l'âme d'un homme, qui est pure et détachée des choses créées, ne pouvait pas mériter cet honneur, plutôt que celle d'une vierge folle, qui n'a point d'huile dans sa lampe, c'est-à-dire, point de dévotion. Que diront-ils à l'autorité d'un saint Bernard?

« Mais, parce que, dans les mariages qui se contractent dans le monde, l'on fait des contrats par lesquels l'époux et l'épouse s'obligent mutuellement, le R. P. Dom Claude Martin dressa aussi des articles d'engagement réciproque entre la divine Sagesse et lui ; et il les mit par écrit. Ces articles étaient, de la part de la divine Sagesse : qu'elle ne l'abandonnerait jamais..., et que, dans toutes les affaires dangereuses ou difficiles, elle lui donnerait un prompt secours, lui découvrant par ses saintes lumières les voies de la vérité et de la justice... De son côté, il s'engageait à n'estimer que les humiliations, à n'aimer que la croix, et à s'exercer toute sa vie dans la pratique des conseils évangéliques, contenus dans les huit Béatitudes... Il avait dressé tout cela par écrit, et l'avait signé de sa main, mais depuis il le brûla, de crainte qu'il ne tombât entre les mains de quelqu'un (1).

« Il dit ensuite la messe, comme l'on fait dans les mariages ordinaires ; et, afin qu'il ne manquât rien de

 

(1) Tout ceci, pendant que Dom Claude était prieur à Saint-Serge d'Angers, c'est-à-dire entre 166o et 1666.

 

toutes les solennités, il prit un anneau d'or, qui est le symbole de la Sagesse, qu'il pendit à son col, et qu'il porta toute sa vie sur son coeur, qui est le siège de l'amour, comme fit autrefois... la Bienheureuse Macrine, qui porta toute sa vie un anneau et une croix de fer sur son coeur, comme le rapporte saint Grégoire de Nysse, son frère, dans la vie de cette sainte soeur, et saint Étienne de Grandmont, qui épousa Jésus-Christ avec un anneau... ,Et ses religieux l'imitent encore aujourd'hui, prenant un anneau à leur profession...

« Je viens de rapporter l'alliance que le R. Père... contracta avec la divine Sagesse, en la manière qu'il me l'a racontée. Mais il est à propos que je représente ici ce qu'il en écrivit lui-même, comme d'une tierce personne, dans un papier volant, que j'ai trouvé après sa mort parmi ses écrits », et dont voici les passages les plus significatifs :

 

Il prit résolution de... contracter mariage avec (la Sagesse)... Lorsqu'il était dans ce dessein..., la pensée lui vint qu'il ne connaissait pas cette Sagesse, pour laquelle il avait tant d'amour, et que les belles idées qu'il en avait étaient trop confuses pour pouvoir rien déterminer.

 

D'où nécessité de recourir au Discours de la méthode, ou à l'Organon.

 

La sagesse du monde se présenta à son esprit; mais, reconnaissant d'abord que ce n'était qu'une folie, il la jugea indigne d'occuper un esprit qui a le sentiment de la vraie piété. Suivit celle des philosophes, qui, semblant avoir la vertu pour fin, paraissait aucunement plausible, mais vanité. Celle de Salomon parut mieux fondée; mais, après l'avoir bien considérée, il vit que ce n'était qu'une sagesse naturelle, quoiqu'elle lui eût été infuse surnaturellement.

Il reconnut enfin que la vraie sagesse est une lumière divine et surnaturelle, qui éclaire l'esprit, et lui découvre la volonté de Dieu... Autrement, une lumière qui fait voir tout d'un coup les moyens et la fin, ce qu'il faut faire, et la fin pour laquelle il le faut faire.

 

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Cette lumière, en Dieu, est le Verbe divin... et, dans la créature, c'est une lumière onctueuse, ineffable, qui n'est, à la vérité, qu'une qualité, mais néanmoins qui est un rayon de celle de Dieu. Cette sagesse le ravit, et il lui sembla que c’était celle qui lui charmait le coeur, quoiqu'il n'en eût auparavant qu' une idée confuse...

Mais lorsqu'il (la) caressait..., et qu'il ne pensait rien moins qu'à l'épouser pour jamais, son esprit se trouva triste et abattu par la lecture d'un livre, qui avait été composé par un de ses amis, et qui parut pour lors en lumière (Le chrétien intérieur, de Jean de Bernières) ; car il y trouva que ce grand serviteur de Dieu, par un sentiment, ce semble, tout contraire, prit la résolution d'épouser la folie, et, par effet, il lui fait des caresses aussi tendres, et lui dit des paroles si amoureuses, que l'amour aveugle des gens du siècle en saurait inventer pour les objets qu'ils aiment.

Néanmoins, après y avoir bien pensé, il reconnut que la folie que ce serviteur de Dieu avait épousée..., est la même (Sagesse) qu'il (lui, Dom Claude) prétendait prendre pour épouse, parce que cette lumière céleste ne manifeste que les croix, les confusions..., les pauvretés, les mépris, et tout ce que le monde appelle folie.

Il... était (donc) déjà près de l'embrasser, et de lui dire : Sponsa mea es in æternum; mais, parce qu'il avait pris dessein de l'épouser solennellement, et avec les formalités d'un véritable mariage, la pensée lui vint que cette sagesse n'était pas une partie compétente, parce que, étant une simple qualité, elle n'était pas capable d'un consentement formel, qui partout est nécessaire dans l'essence d'un véritable mariage. Cela a quasi rompu son dessein, et l'a longtemps retenu en suspens.

 

Mais enfin son coeur s'est ouvert, et se portant plus haut, il a vu évidemment que c'était la Sagesse incréée... qu'il devait prendre pour épouse... De cette peine, il est tombé dans une autre, parce que, considérant la disproportion infinie des parties, son esprit se perdait, et il n'y osait penser sans trémeur..., jusqu'à ce qu'enfin... Dieu lui fit voir cette grande et admirable alliance, que cette même Sagesse a contractée, sous le titre de mariage avec la nature humaine, quoique chargée de crimes, et plus noire que n'était l'Éthiopienne de Moïse ; de sorte que les saints lui donnent le nom de débauchée, meretricem invenit et virbinem fecit... Son coeur... se relevait (aussi) dans la vue qu'il ne pensait à cette alliance que pour se dépouiller de ses impuretés, et entrer dans la participation de la pureté de cette Sagesse.

 

Nulle imitation; nul archaïsme : l'expérience qu'il va tenter lui parait toute nouvelle. Ce n'est qu'après s'y être résolu qu'

 

il se présenta à son esprit l'exemple de plusieurs saints, que cette divine Sagesse a épousés d'une façon plus que mystique, comme sainte Catherine, à qui il donna une bague; annulo subarrhavit me; sainte Agnès, saint Laurent Justinien, sainte Gertrude, saint Etienne de Grandmont, Henry de Suso.

Il ne lui restait plus qu'une difficulté, mais qui était grande à son esprit — formaliste, compliqué, timide — touchant la façon. Car l'esprit lui suggérait que ce mariage devait être parfait; et que, pour être parfait, il devait être fait en face de l'Eglise, sanctifié par le sacrifice de la messe et par les cérémonies ordinaires, fondé sur un contrat composé de plusieurs articles, arrêté en présence de témoins, signé des parties, ratifié par bague ; et comme tout cela était inouï dans l'histoire,

 

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et inusité, même parmi les saints, il se trouva dans une merveilleuse inquiétude, craignant d'ailleurs que, s'il y apportait les solennités et les cérémonies publiques, il n'y eût quelque abus du Sacrement.

 

Mais, reprend Martène, « l'amour, qui est le maître des inventions et qui, comme dit saint Bernard, passe par-dessus tous les respects que nous devons à Dieu, amor reverentiam nescit, lui fournit des moyens pour surmonter les difficultés, par où son billet finit. Il serait à souhaiter que nous eussions le contrat qui contenait les articles de cette alliance, (mais) l'on peut dire que cet engagement... est l'action... la plus héroïque de toute sa vie, et qu'elle ne cède guère au voeu de la plus grande perfection fait par sa sainte mère. Peut-être se trouvera-t-il quelques esprits assez téméraires pour regarder avec mépris ce que nous venons de rapporter, et qui le traiteront de puérilité. » Mais non, nous aurions voulu au contraire, plus d'abandon, une simplicité plus enfantine, quelque chose enfin qui rappelât moins l'oiseau de Minerve, et davantage la colombe. « Mais nous espérons que les esprits éclairés en porteront un jugement tout contraire. Ils savent combien Dieu prend de plaisir à se familiariser avec les âmes pures, et les privautés surprenantes où les jette cette familiarité... Le Cantique des Cantiques... est tout rempli des plus tendres expressions qu'un amant et une amante puissent se dire..., en sorte que l'on dirait qu'il n'a été écrit que pour apprendre aux âmes chastes à se familiariser avec Dieu, et pour fermer la bouche à ces esprits forts — il y en avait donc beaucoup en ce temps-là; — je dirai peut-être mieux à ces impies, qui osent tourner en raillerie les saintes communications que Dieu veut bien avoir avec les âmes qu'il s'est choisies (1). »

Quoi qu'il en soit, Dom Claude « ressentit aussitôt les effets admirables de (cette) alliance... avec la divine

 

(1) Martène, op. cit., pp. 8o-93.

 

           

Sagesse. Car, dès ce moment, elle ne l'abandonna plus...; elle le conduisait sensiblement dans toutes ses voies... ; lui faisait connaître ce qu'il devait suivre ou éviter. En sorte même que, lorsqu'il avait fait quelques fausses démarches, il se sentait tout d'un coup arrêté, et, dans le même instant, cette divine Sagesse, le redressant, lui départait ses lumières... ; à peu près comme un cavalier qui arrête avec la bride le cheval sur lequel il est monté, et le conduit par les voies qu'il doit tenir. C'est une comparaison qui semble n'être pas assez respectueuse, mais je m'en sers parce que je n'en ai point d'autre pour faire connaître l'état ineffable de notre Vénérable Père. » D'où le prestige eue sa Congrégation lui reconnut, et sur lequel nous aurons à revenir. « Cette direction intérieure » paraissait en effet « sensiblement à ceux avec lesquels il était obligé de traiter... Le R. P. Dom Claude Boistard, général de notre Congrégation..., dont le témoignage est d'autant moins suspect que tous ceux qui le connaissent savent que ce n'est pas un homme à donner dans la bagatelle et dans la vision, ce Révérend Père, dis-je, qui n'avait d'ailleurs aucune connaissance de ce qui se passait dans son intérieur... dit (un jour) publiquement... qu'il n'y avait point d'affaire, pour fâcheuse et épineuse qu'elle fût, que (Dom Claude) ne trouvât sur-le-champ des moyens admirables pour s'en tirer... ; (qu') il était admirable à trouver des expédients, pour se tirer de tous les méchants pas », bref que la Congrégation « ne pouvait se passer de lui. On l'a vu quelquefois dans les assemblées seul de son avis, et, à juger des apparences, on aurait dit qu'il n'avait pas raison. Cependant l'expérience a fait voir, que c'était l'esprit de Dieu qui parlait pal' sa bouche, et l'on a été quelquefois contraint de revenir à son sentiment, douze ou quinze ans après (1). » Vie intérieure, bon sens, ainsi plus il se prête à l'action de la 

grâce, plus il se rapproche de sa mère, que nous avons vue, dès ses débuts, si naturellement saine et si bien équilibrée. Quoique remarquablement doué du côté de l'intelligence, à de certains indices que l'on devine plus qu'on ne les distingue, on a l'impression qu'il fut tout près de manquer sa vie, d'accroître le nombre des impuissants et des inutiles. Le voici déjà néanmoins en passe de figurer parmi les grands moines du XVIIe siècle. Quelques-uns m'ont reproché de m'attarder plus que de raison aux maladies, aux petitesses, aux misères intellectuelles ou morales de mes personnages, comme s'il m'était permis de déformer à ma guise la vérité vraie de chacun d'eux. Je les peins tels que je les vois, ne cherchant à dissimuler ni les ignorances qui entravent le développement de celui-ci, ni la névrose qui guette celui-là, ni les préjugés absurdes, anti-chrétiens, qui inspirent à cet autre des démarches ridicules ou funestes. Vous préféreriez des contes de fées, de pieuses berquinades, un surnaturel de convention qui ne fut jamais. Libre à vous; confessez néanmoins qu'en suivant une méthode plus sincère et plus courageuse, nous mettons en lumière, aussi bien et mieux que vous, l'action bienfaisante, assagissante, rassérénante et virilisante de la grâce (1).

 

Elle dit ailleurs que «le présent le plus précieux en tout, est l'esprit du sacré Verbe incarné, quand il le donne d'une façon sublime » ; don mystique par excellence et qui

« ne s'acquiert pas dans une méditation ». Et voici comme elle le définit :

 

Ce don est une intelligence de l'esprit de l'Évangile, et de ce qu'a dit, fait et souffert notre... Seigneur..., avec un amour dans la volonté conforme à cette intelligence. Concevez (par exemple un point de la vie cachée du Fils de Dieu)... Considérez encore les trois années de sa conversation avec les hommes..., ses souffrances, sa passion, sa mort; vous direz que ces trois années ont porté ce qu'il y a de plus divin... Par la distinction des états de cet adorable Maître, nous connaissons la différence des nôtres... Cet excellent sermon de la montagne... et celui de la Cène sont la force et le bastion des âmes à qui Dieu fait ce présent.

 

Voilà, penserez-vous encore, une foule de concepts et de souvenirs distincts. Une grâce puissante aura sans doute présidé et concouru à leur formation, mais enfin, il n'y a rien, dans cette analyse, qui ne puisse également s'appliquer à l'activité intellectuelle et pieuse d'un Nicole ou d'un Bossuet. Détrompez-vous, il s'agit de tout autre chose.

 

Ne vous imaginez pas qu'en cette occupation il se passe rien dans l'imagination (et par conséquent dans l'intelligence au sens normal du mot) ou dans le corps ; non, LE TOUT EST DANS LA SUBSTANCE DE L'ESPRIT par une infusion de grâce purement spirituelle (1).

 http://www.abbaye-saint-benoit.ch/histoiredusentimentreligieux/volume06/tome06006.htm

 

C'est qu'en effet, la distinction dont elle semble parler ici, n'est qu'apparente, ou, pour mieux dire, c'est que les contemplatifs embrassent d'une seule vue générale, confuse, indéterminée, un objet distinct.

 

Il s'est présenté à mon esprit, dit-elle ailleurs, un grand nombre de passages de l'Écriture sainte, qui traitent des divins

 

(1) Lettres, I, p. 4o3.

 

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commandements,. particulièrement du Psaume 118 — le plus long de tous — ; je les ai regardés d'une simple vue, et sans recherche, me contentant qu'il s'agissait des commandements de mon grand Dieu (1).

 

Dégradation croissante de l'activité intellectuelle, et progression inverse de l'activité. mystique..

 

Je voyais. tout cela quasi en un moment, et comme d'un coup d'oeil. D'où vient que l'entendement se trouva aussitôt dans la suspension (2).

 

D'abord une foule d'idées ou de souvenirs; puis une vue globale, claire et confuse tout ensemble, de ce détail — vue dans laquelle l'intelligence agit encore quelque peu ; enfin une perception d'un nouveau genre, une adhésion de l'âme profonde, non pas aux images multiples, aux représentations morcelées et abstraites de la réalité, mais à la réalité elle-même. Néanmoins, pour ne plus agir à sa façon ordinaire, je veux dire, pour ne plus élaborer de concepts, ne croyez pas, encore une fois, que l'intelligence cesse provisoirement de vivre. Elle vit plus que jamais au contraire, pompant, si j'ose dire, par ses racines, cette même lumière qui baigne le centre de l'âme, et elle vit d'autant plus que l'expérience mystique est plus haute. Notre sainte nous marque elle-même cette différence.

 

En cet état d'union avec Dieu, il est impossible de subsister en aucun dessein qui puisse mettre de l'opposition à son opération. Or, ce qui s'oppose à cette opération est l'usage actuel de certaines pratiques...

 

J'avoue ne pas comprendre très bien à quoi elle fait allusion ici, peut-être aux examens de conscience;

 

où il faut que l'entendement travaille et réfléchisse sur des choses corporelles et matérielles, et môme sur des choses fort spirituelles, mais qui ne sont pas du degré de celles dont Dieu

 

(1) Méditations, pp. 7o, 71.

(2) Ib., p. 94.

 

occupe l'âme ; c'est, dis-je, une chose du tout impossible, parce que, depuis longtemps les puissances de l'âme ont été rendues inhabiles, et comme incapables d'élection dans leurs opérations... Or,

 

et c'est ici que le texte devient lumineux et passionnant,

 

en tout ceci, je n'entends pas parler des sacrés mystères de notre sainte foi : car, encore que l'âme ne puisse méditer en l'état dont je parle ;

 

encore, c'est-à-dire, que le libre exercice de son intelligence lui soit interdit,

 

ELLE A NÉANMOINS UNE FAÇON DE LES CONTEMPLER, et d'en parler

avec Dieu, lorsqu'il l'y attire.

 

Ce n'est donc pas son occupation ordinaire, mais la « sorte d'oraison » dont il est parlé plus haut;

 

laquelle (façon de contempler) est d'une très grande douceur. Car, ces divins mystères appartenant au suradorable Verbe incarné,

 

étant, en d'autres termes, la réalité vivante du Verbe, le Verbe lui-même,

 

la moindre pensée qui en frappe l'esprit, embrase l'âme, qui y voit tant de vérité, de certitude et de sainteté qu'elle n'a pas besoin de raisonnements ni de réflexions pour en connaître davantage.

 

Non pas que, touchée d'amour à la pensée d'un de ces. mystères, il lui suffise d'une réflexion si facile et si douce qu'elle ne paraisse plus être un acte de l'esprit, mais,

 

PARCE QU'ÉTANT UNIE A LA SACRÉE PERSONNE DU VERBE, ELLE EST DANS LA SOURCE QUI LUI IMPRIME TOUTE VÉRITÉ ET QUI LA FAIT VIVRE DE SES INFLUENCES... L'AME A VIE EN LUI ET DE LUI d'une façon ravissante, qui se peut mieux expérimenter que dire (1).

 

Si cela se pouvait dire, qui, mieux qu'elle, y eût réussi ? Elle ne nous fait pas comprendre ce qui, par définition,

 

(1) La vie, p. 472.

 

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est inintelligible, à savoir une connaissance réelle, plus riche et pénétrante que la connaissance commune, et qui néanmoins n'a pas pour objet des concepts distincts, mais elle propose ce paradoxe apparent avec tant de conviction paisible, mais elle marque avec tant de netteté le contraste entre les deux modes de connaissance, que nul bon esprit n'est tenté de la prendre pour une visionnaire. Ainsi d'un aveugle qui se ferait lire les descriptions de Théophile Gautier : il n'éprouverait naturellement pas la sensation que nous donne à nous le rouge ou le vert, mais il avouerait que, pour d'autres hommes, doués d'un sens qui lui manque, une réalité quelconque doit répondre à ces mots de rouge ou de vert.

Son fils lui ayant demandé de quelle façon elle se représentait l'objet constant de ses contemplations, à savoir le Dieu fait homme, elle lui répond :

 

Ç'a été une chose rare que l'aie eu des impressions imaginaires, et, quand j'en ai eu, elles ont été incontinent changées en intellectuelles...

 

mot équivoque, et auquel il faut très certainement donner un sens mystique.

 

Il faut qu'une chose imaginaire ait un corps, afin qu'elle produise une espèce, qui puisse tomber sous le sens; et, lorsque j'ai eu des espèces (des images, et par suite des concepts) de cette sorte, elles ont été aussitôt anéanties par une abstraction d'esprit.

 

Abstraction mystique, qui a précisément pour fin de refouler, puis de supplanter les concepts que l'intelligence se forme par voie d'abstraction naturelle, selon la doctrine de saint Thomas.

 

De sorte que l'esprit étant demeuré purement pâtissant et jouissant, la chose a été rendue purement spirituelle..., portant une impression infiniment plus noble, et plus pure, et entièrement dégagée de l'imagination... Il est véritable que ce mot : Verbe incarné, suppose un corps en un sens, parce que le Verbe s'est fait homme ; aussi, dans les commencements de

 

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ma conversion, tout ce que ce divin Sauveur a fait et souffert... m'était présent d'une manière imaginaire. Mais ensuite... la chose est devenue tout autre... (Quand je suis occupée de lui), il ne se trouve... dans mon fond aucune espèce imaginaire. Que si, par quelques passages de ce qu'il a dit, ou fait, ou souffert, il s'en forme quelqu'une, tout est incontinent absorbé dans ce fond, et je n'ai plus de souvenir (sens impropre) que de sa personne divine... Il ne se passe pas un moment à autre chose qu'à me laisser conduire par son esprit et à suivre sa pente ou à pâtir son opération ; et en cela il n'est point besoin d'espèces, parce que l'âme est si éclairée qu'elle distingue sans hésiter si c'est le Père éternel, ou le Fils, ou le Saint-Esprit, qui opère en elle (1).

 

(1) La vie, p. 662, 663. Son fils, Dom Claude, qui s'y connaissait mieux que nous, commente ainsi ces affirmations, et essaie de résoudre la difficulté particulière qu'elles présentent : « Etant ainsi tout occupée de la seule personne du Verbe incarné, elle ne voyait plus ce qu'il avait d'humain et de corporel que dans l'éminence de sa divinité, où tout cela étant Dieu même (les théologiens corrigeront sans peine ce qu'il y a de moins exact dans ces derniers mots), son esprit et son coeur étaient tellement dégagés de tout ce qui était créé, pour divin qu'il fût, qu'elle ne voyait et n'aimait plus rien que Dieu. (Et tel est bien, me semble-t-il, l'unique objet de la connaissance mystique.) Elle le voyait et l'aimait dans le même état où il était lorsqu'il la prit pour épouse, savoir dans sa personne dégagée de son humanité. Que si, parlant du Verbe son époux, elle lui donne pour l'ordinaire le nom de Verbe incarné, c'est seulement qu'elle voyait dans cette personne divine le RAPPORT qu'il avait au mystère de l'Incarnation, (rapport) qu'elle ne voyait pas dans les deux autres. Et, d'autant que le Père et le Saint-Esprit sont dans le Verbe, et qu'ils sont une même chose avec lui, de là vient qu'étant unie au Verbe, elle l'était aussi au Père et au Saint-Esprit oar le Verbe. » La vie, pp. 664, 665. Il e très bien senti la difficulté que renferme le texte de sa mère : comment la connaissance mystique toute seule, et telle qu'on la définit communément, peut-elle distinguer une personne divine d'une autre ? La réponse qu'il donne, bien que très solide, ne suffit peut-être pas. Oui, il est bien certain que le Dieu avec lequel le mystique entre, pour ainsi dire, en contact, est un et trine. Cela, nous le savons par la foi; ruais l'expérience mystique suffirait-elle à nous faire connaître cette distinction ? Pour ma part, je croirais que non. Il me semble, du reste, que la difficulté s'évanouit, si l'on admet, et pourquoi pas? ou bien que dans l'expérience mystique l'intelligence garde toujours un minimum d'activité propre, ou bien que, par instants, au cours d'une de ces expériences mystiques, l'intelligence retrouve son activité pour la reperdre aussitôt. Les paroles de Marie de l'Incarnation me feraient incliner vers cette seconde hypothèse. Elle dit en effet : « Il ne se trouve plus en mon fond aucune espèce imaginaire : que si, par quelques passages de ce qu'il a dit, ou fait, ou souffert, il s'en forme quelqu'une (elle) est incontinent absorbée dans ce fond. » Ainsi, dans un millième de seconde, la mémoire, l'imagination, l'intelligence, soudain réveillées lui proposeraient tel ou tel acte, telle ou telle parole du Verbe incarné. Cela ne durerait que l'espace d'un éclair, mais, à la lumière de cet éclair, la distinction entre les trois personnes, ou le RAPPORT entre le Verbe et le mystère de la Rédemption, lui auraient été rappelés. Après cela, ne lui demandez pas de chercher si loin. « Je ne me mets pas en peine de faire tant d'examen, répond-elle aux questions un peu harcelantes de Dom Claude, mais plutôt j'y sens de l'aversion, crainte de curiosité. » La vie, p. 663.

 http://www.abbaye-saint-benoit.ch/histoiredusentimentreligieux/volume06/tome06006.htm

 Suite !!

 

 

 

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