Dans le troisième quart du IIIe siècle, Aurélien (270-275) rénove l'idéologie impériale pour la mettre au service d'un pouvoir absolu de droit divin. Il pense que son pouvoir ne vient pas de ses victoires ou de ses soldats mais de Dieu. C'est le premier empereur à professer une croyance monothéiste, quoique non-chrétien. Il organise à Rome le culte du soleil, Sol Invictus[9]. Sur ses monnaies, on peut trouver l'inscription deus et dominus natus.On peut donc voir que le culte impérial a évolué progressivement pour transformer l'empereur en dieu vivant. Ceci a aussi pour but de donner à l'empereur une autre légitimité que celle des victoires militaires[10].
Constantin (306-337) se présente comme chrétien après 324, s'étant sans doute converti en 312. Mais il reste grand pontife et continue à favoriser le culte impérial tout en soutenant la religion chrétienne. Le cérémonial romain du IVe siècle continue à exiger de s’agenouiller aux pieds de son souverain. Le culte impérial semble toujours indispensable pour exprimer la loyauté des habitants de l’Empire et leur unité autour de l’empereur.
À Rome, les pontifes sont chargés de l'entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Les pontifes s'occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. À la tête du collège pontifical, le grand Pontife (pontifex maximus) portait le titre le plus élevé de la religion romaine.
Il ne s'agit pas nécessairement de l'entretien du pont sacré. Étymologiquement, le terme signifie "celui qui fait les ponts". Cela peut effectivement se rapporter à l'entretien des ponts ; le Tibre étant un fleuve sacré dans la Rome antique, il fallait une autorité particulière pour en modifier le cours. Cependant, un pont est aussi "ce qui relie", ce qui amène au terme "religio" (d'où religion en français). Le pontifex pourrait donc être aussi, de manière symbolique, celui qui établit le lien (religio) entre les hommes et les dieux.
La charge de pontife était exercée à vie, le recrutement se faisant par cooptation. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n'a d'autre insigne qu'un simpulum ; cependant, quelquefois une securis ou une secespita s'y ajoute, c'est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel.
Période républicaineIl établit le calendrier des jours fastes (jours ouvrables) et néfastes (jours fériés), consacre les édifices, garde les livres sacrés, il intervient dans les rituels et les cultes privés, il préside certaines cérémonies comme les Argées, nomme les autres prêtres : flamines et vestales. Il présidait aussi au culte national des dieux capitolins. En outre, ils tiennent les archives de Rome : ils consignent les faits notables dans les Grandes Annales (annales maximi), ainsi que divers événements comme les cultes, les précédents en matière de droit. Les Grandes Annales sont tenues secrètes pendant longtemps jusqu'à ce que le grand pontife Mucius Scaevola les rende publiques vers -130.
À la fin de la république romaine, en 63 av. J.-C., la charge de Grand Pontife devient élective, par vote des comices tributes. Jules César devint ainsi Grand Pontife de -63 à -44. À ce titre, il réforma le calendrier qu'on nomma calendrier julien. Après sa mort, les triumvirs Lépide de -44 à -12, puis Octave Auguste furent successivement Grand Pontife.
Période impérialeEn 12, à la suite d'Auguste, les empereurs sont élevés au titre de Grand Pontife, après la mort de Lépide. Ce titre est abrégé P.M. entre autres dans leur titulature et sur les pièces de monnaie et il sera porté y compris par les premiers empereurs chrétiens. Cette dignité leur octroie le contrôle de la vie religieuse officielle. Au Ier siècle, la collation du souverain pontificat est encore un acte constitutionnel distinct et postérieur à celle des autres prérogatives impériales. Cette particularité disparaît ensuite et l'empereur reçoit en bloc, dès son avènement, l'ensemble de ses pouvoirs.
De toutes les grandes dignités attachées à la fonction impériale, le souverain pontificat est la dernière qui soit restée indivisible. En 161, Marc Aurèle et Lucius Verus revêtent sur un pied d'égalité le pouvoir impérial; exception est faite pour le souverain pontificat, dont seul Marc Aurèle porte le titre et assume la charge. Septime Sévère fait de même avec ses deux fils, Caracalla et Geta.
C'est seulement en 238, à l'avènement de Balbin et Maxime Pupien, que la prérogative religieuse de pontifex maximus est également attribuée aux deux collègues. Cela devient la règle pour les derniers siècles de l'Empire
Au nombre de trois au début, les pontifes seront 15 sous Sylla (loi Cornelia, environ 80 av. J.-C.). Jules César portera ce nombre à 16 (loi Julia, 46 av. J.-C.).
Sous l'Empire, comme souverain pontife l'empereur intervient dans le recrutement des prêtres, avec droit de présentation pour les collèges élus par le peuple (Augures, Pontifes, Quindécemvirs sacris faciundis, Féciaux). Il nomme aussi directement toute une série de prêtres et préside au recrutement des vestales. Lui revient la surveillance des cultes étrangers, la consultation des livres Sibyllins et l'organisation des jeux séculaires.
Période chrétienneConstantin Ier, qui favorisa les chrétiens, et ses successeurs même baptisés furent aussi Grand pontife de la religion romaine traditionnelle.
En 382, l'empereur Gratien refusa de porter ce titre, parmi ses mesures contre les religions anciennes. Après lui, le titre n'est plus porté pendant des siècles, jusqu'à ce que le pape Théodore Ier le reprenne en 642.
Aujourd'hui, le titre Pontifex maximus est réservé au pape - également appelé Souverain pontife (Summus pontifex) ou Pontife romain (Pontifex romanus). Le règne d'un pape est appelé pontificat.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ostie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mithra#cite_note-7