http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_concile_du_Latran
Le canon 3 organise la répression de l'hérésie cathare. Il établit des tribunaux et l'essentiel de la procédure pour juger les hérétiques, embryon de la future inquisition. Il ordonne que les hérétiques soient livrés au pouvoir séculier et que leurs biens soient saisis, que ceux qui protègent les hérétiques soient excommuniés et privés de toute fonction publique, que les évêques recherchent dans leurs diocèses les hérétiques. Le canon interdit aussi à quiconque de prêcher sans l'autorisation du pape ou de l'évêque. De plus, la croisade contre les hérétiques reçoit les mêmes privilèges que celle contre les musulmans en terre sainte. Raymond VI, comte de Toulouse, est définitivement dépouillé de ses fiefs transférés à Simon de Montfort[6].
Le concile condamne également les amauriciens, jugés coupables de panthéisme, et les œuvres de Joachim de Flore, accusé de trithéisme. Plus généralement, le concile réaffirme les fondements de la politique catholique contre les hérétiques : les évêques sont chargés de débusquer les hérésies, et les autorités civiles doivent leur prêter leur concours. Dans le cadre du concile, le pape projette avec saint Dominique et Foulques, évêque de Toulouse l'établissement du futur Ordre des Frères Prêcheurs (ou dominicains).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_Fr%C3%A8res_Pr%C3%AAcheurs
plus connu sous le nom d’ordre dominicain, est un ordre catholique né sous l’impulsion de saint Dominique en 1215. Il appartient, comme l'ordre des Frères mineurs ou franciscains, à la catégorie des ordres mendiants.
Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des prémontrés (O. Præm), il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation. Sa devise est Veritas (la vérité). D'autres devises lui ont aussi été assignées, par exemple: « annoncer ce que nous avons contemplé » (contemplata aliis tradere), reprise de saint Thomas d'Aquin, ou encore « louer, bénir, prêcher » qui est une formule liturgique.
Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu'un seul vœu, celui d'obéissance, dans les mains du maître de l'ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Il ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des abbayes. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent dans de grandes villes.
Appellations
Origines et développement
Vers 1200, la plupart des institutions monastiques paraissent se replier sur elles-mêmes. Un besoin de renouveau spirituel se ressent aussi bien au sein de l'Église que parmi les couches populaires de la société. C'est dans ce contexte qu'apparait l' ordre dominicain qui se caractérise par une lutte sans relâche contre l'hérésie cathare ainsi que par un mode de vie apostolique.
Selon la légende, la mère de Dominique (Dominicus en latin, ce qui signifie celui qui appartient au Seigneur) aurait vu en songe, pendant sa grossesse, un chien tenant une torche allumée dans la gueule, pour éclairer le monde. Ce songe résume la vie du futur saint, avec un jeu de mot en latin sur les futurs dominicains, dominicanes (les chiens du Seigneurs)[2] qui ont pour vocation d'« aboyer contre les hérésies » et d'être les chiens du Seigneur surveillant le troupeau de brebis. C'est ainsi que l'iconographie les figure parfois, comme à la chapelle des Espagnols de la basilique Santa Maria Novella de Florence, où les chiens de berger protègent le troupeau du pape.
Saint Dominique continue sans relâche cette œuvre, rencontre des amis prêts à le suivre, s'établit avec eux le 25 avril 1215 dans la maison Seilhan à Toulouse, où il fonde l'Ordre des frères prêcheurs. L'ordre est approuvé en 1215 par le pape Innocent III avec pour mission de prêcher et de convertir les hérétiques.
En quelques décennies, plusieurs centaines d'établissements nouveaux fleurissent à travers l'Europe.
Le pape Grégoire IX, se méfiant du manque d'efficacité pastorale des évêques, confie l'Inquisition dès sa création par la bulle Excommunicamus (1223) aux dominicains, deux ans après la mort du fondateur de l'Ordre. Cependant, Dominique n'avait pas participé lui-même à la croisade contre les Albigeois, préférant lutter par les moyens du verbe. Compte tenu de leur compétence théologique, de leur vocation à être près du peuple, et de leur bonne image dans la société médiévale, le pape choisit de préférence dans les rangs des dominicains ses représentants pour en faire des juges de l'Inquisition. Pour pouvoir se consacrer pleinement à leur tâche, ils sont fréquemment relevés de certaines des obligations que leur règle leur impose, comme celle de leur vie conventuelle et apostolique. On a donc aussi un certain relâchement dans le strict respect de la règle de Saint Augustin que les dominicains s'appliquaient à suivre. Par ailleurs, la pratique de la torture par l'Inquisition commence en 1252, sous la caution du pape Innocent IV. Deux membres de l'ordre ont été condamnés à mort par l'Inquisition : Jérôme Savonarole en 1498 et Giordano Bruno en 1600.
L'ordre dominicain se répand rapidement dans toute la chrétienté et forme un grand nombre de maisons distribuées en 8 provinces : Espagne, Toulouse, France, Provence, Lombardie, Rome, Allemagne, Angleterre.
À partir de la fin du XIIIe siècle, dans le contexte de querelles théologiques et des discussions sur la pauvreté mendiante, naîtra une longue rivalité avec son frère jumeau, l'ordre franciscain.
À Rome, l'ordre possède plusieurs couvents célèbres : Santa Maria sopra Minerva et Santa Sabina, qui est devenue sa maison généralice.
Prêcher revenait pour les dominicains à définir la vraie religion, à savoir le christianisme face aux déviances telles que l'étaient les hérésies et toutes autres sortes de superstitions inconcevables pour l'Eglise. Par ailleurs, la prédication avait pour objectif final d'imposer un modèle de religion qui ne pouvait être contesté. Le prédicateur avait pour rôle d'exposer et de défendre la vraie foi et donc de combattre les hérésies. Les dominicains occupaient ainsi une grande partie de leur temps à prêcher sur leur route, allant au contact de la population cathare. Le pape Innocent III était lui-même un ardent défenseur de la prédication et auteur de nombreux sermons. Un des points majeurs de son programme était la lutte contre l'hérésie cathare. Il la résumait ainsi, je cite: Attaquer les déviations hérétiques, confirmer la foi catholique, extirper les vices et semer les vertus. D'ailleurs, le IVe concile de Latran qui se déroula en 1215 instaura son dixième canon (règle concernant la foi et la discipline édictée par l'autorité ecclésiastique) à l'organisation de la prédication afin d'accroître son efficacité. C'est dans ce cadre qu'est réellement fondé l'ordre dominicain qui devient rapidement le fer de lance de ce mouvement de prédication populaire. A travers ce soutien papal, on voit très bien la volonté de l'Eglise de maintenir à tout prix l'unité de la société autour d'une seule et même religion, le christianisme.
La prédication constitue donc pour Dominique et ses frères une présentation orale des données de la foi et de la spiritualité chrétienne. Son but est de nourrir et de stimuler la foi des fidèles en tenant compte de leurs attentes spirituelles. L'ordre dominicain utilise la prédication comme moyen de persuasion des populations réticentes au dogme catholique. Il s'agit pour les dominicains de rappeler au cathares que le dogme ne peut justement pas être remis en question.
De plus, on peut noter que la prédication de Saint Dominique est nouvelle dans le sens où elle se fonde sur trois points fondamentaux: premièrement, elle s'inscrit directement dans un cadre hiérarchique directement dirigé par la plus puissante figure religieuse, à savoir le pape Innocent III. Deuxièmement, Saint Dominique a constitué autour de cette action un ordre religieux: l'ordre mendiant des frères dominicains, ordre approuvé par l'évêque de Toulouse Foulque et par le pape. Enfin, dernier point, la prédication des frères prêcheurs ne se limite pas à réfuter l'hérésie et défendre l'orthodoxie mais impose la religion chrétienne et son dogme comme seule religion possible qui ne peut pas être contestée. Le dogme doit être respecté et appliqué par l'ensemble de la population.
Par ailleurs, ils imitent le modèle des apôtres bibliques dans leur façon de prêcher, à savoir qu'ils se déplacent dans l'humilité et dans l'austérité, sans argent, à pied. En cela, c'est une prédication itinérante et mendiante de témoignage, le témoignage de la vraie foi catholique.
Elle a par ailleurs recours à des petites histoires qui divertissent en faisant appel à la fable ou à la vie quotidienne afin de mieux attirer l'attention de l'auditoire. C'est ce qu'on appelle les exempla qui étaient de courts récits porteurs d'une leçon morale, illustrant un sermon et destinés à diffuser et à communiquer en territoire cathare le message de l'Eglise chrétienne.
La prédication mendiante se développe beaucoup dans les grandes villes où la population est nombreuse et s'exerce tout particulièrement dans les lieux publics fréquentés tel que les places publiques par exemple.
Ainsi, la prédication des dominicains peut être qualifiée de "nouvelle" dans le sens où, allant de village en village et de ville en ville dans l'humilité et la pauvreté mendiante, elle s'oppose à la prédication des prélats, c'est-à-dire celle des hauts dignitaires ecclésiastiques tels que les cardinaux et les archevêques qui déclarent la vérité catholique à laquelle doivent adhérer tous les baptisés, sous peine sinon de sanctions spirituelles voire temporelles.
D'ailleurs, saint Dominique a une façon bien personnelle de prêcher et celle-ci se révèle très convaincante: il n'utilise en effet d'autre moyen que la parole, les prédications, les controverses, les exhortations, les avis et enfin l'exemple de sa sainteté de vie. Grâce à cela, il réussit à ramener à la foi nombre d'hérétiques. Le monastère de Prouille a constitué pendant plusieurs années pour saint Dominique l'un des seuls lieux servant de point d'appui, de lieu de recueillement et d'études indispensable pour mener à bien sa mission de prédication. En 1215, Saint Dominique fera par ailleurs confirmer les biens du monastère par le pape mais n'en sera pas considéré comme propriétaire, cela afin de rester en accord avec sa vocation de pauvreté.
Les dominicains bénéficient ainsi d'une solide formation intellectuelle; ce sont des théologiens. Saint Dominique a très vite compris l'importance de la formation théologique pour la prédication et l'instruction des hérétiques. S'ils veulent se montrer convaincants et perspicaces face aux cathares réticents, les dominicains doivent bénéficier d'un enseignement théologique approfondi. Dominique sait que ses frères doivent connaître les textes bibliques mais également savoir lire et écrire le latin. En ayant une solide culture théologique, les dominicains seront plus efficaces dans leurs prédications et arriveront à convaincre par la simple parole les hérétiques. Ainsi, sous son impulsion, les frères prêcheurs suivent divers enseignements pour les former à maîtriser les connaissances des textes sacrés.
L'ordre mendiant se caractérise donc par un enseignement plus poussé; Dominique insiste pour que les dominicains aient une meilleure connaissance du dogme et de ce fait, il est nécessaire qu'ils découvrent les réelles exigences de la morale catholique. L'étude qui prépare à la prédication est avant tout biblique et théologique, à savoir l'étude des textes sacrés.
Habit
Les dominicains portent un habit de couleur blanche, composé de trois pièces :
En certaines circonstances particulières, ainsi que lorsqu'ils sortent de leur couvent, ils portent sur l'habit un manteau noir, composé d'une chape et d'un capuce de même forme que celui de l'habit. Ce manteau était d'une seule pièce jusqu'au début du XIVe siècle siècle environ.
Depuis le XVe siècle, ils ont ajouté à leur habit un rosaire de cinq dizaines porté à la ceinture.
La soutane blanche du pape est inspirée de l'habit dominicain, depuis saint Pie V qui était dominicain.
En effet, au XIIIe siècle, un blason inspiré de l'habit dominicain, "d'argent chapé de sable", est adopté par le pape dominicain français Innocent V. De même, en 1303-1304, le pape dominicain italien Benoit XI porte un écu simplement coupé des deux couleurs de l'Ordre: le blanc et le noir: en héraldique, "parti d'argent et de sable".
Au XVIe siècle, le blason d'origine "d'argent chapé de sable" sera surchargé parfois "d'un chien de sable, tenant dans la gueule une torche enflammée"[4] puis de divers meubles: globe, livre, palme, lys, couronne d'or et étoile.
On trouve ainsi, en 1890, dans l'Annuaire du Conseil Héraldique de France par Barbier de Montault[5] la description suivantes des armes de l'ordre: "D'argent, à la chape de sable, l'argent chargé d'un chien de même, tenant dans la gueule une torche enflammée, la patte senestre sur un globe d'azur et couché sur un livre de gueules, accompagné d'une palme de sinople et d'un lys au naturel passés en sautoir dans une couronne d'or, et une étoile d'or en chef."
Dominicains célèbres
Cet ordre a fourni un grand nombre de papes et de personnages célèbres :
Suite !!
http://efforts.e-monsite.com/pages/sainte-inquisition.html