http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9liopolis_(%C3%89gypte)
Héliopolis (la ville du Soleil, aujourd'hui arabe Aîn-ech-Chams (l'Œil du Soleil)) est le nom donné par les Grecs à la ville antique de Onou (ou Onou-Iounou) dans le delta du Nil. Elle était la capitale du treizième nome de Basse-Égypte.
Les premières constructions datent du XXVIIe siècle av. J.-C..
Ville solaire, on y adorait des divinités liées au Soleil :
C'est ici qu'était vénérée la sainte ennéade, ou assemblée des neuf dieux issus de Rê qui symbolisaient la création du monde :
De nombreuses mythologies découlèrent de cette cosmogonie dont celle d'Aset (Isis) et Ausare (Osiris), de Seth et Hor (Horus), de Sekhmet, l'Œil de Rê, etc.
La ville était également le siège d'un culte d'Hathor, Dame du Sycomore, et c'est à Onou qu'au milieu d'un bois sacré se trouvait le légendaire perséa sacré sur les fruits duquel Djehouty (Thot) inscrivait les noms de chaque souverain, héritier du trône d'Horus.
À l'Ancien Empire, le culte de Rê entra probablement en concurrence avec celui du dieu Ptah adoré dans la ville voisine de Memphis et dont le culte est attesté dès la période thinite. En effet les premières dynasties royales qui suivaient selon le mythe les ancêtres divins sur le trône d'Horus, choisirent pour nécropole le site de Saqqarah voisin de la cité du dieu Ptah et ce jusqu'à la IIIe dynastie, définissant du même coup l'emplacement de la résidence royale des premiers temps.
La IVe dynastie marque alors un tournant non seulement dans le choix des nécropoles royales (Gizeh est géographiquement en face d'Héliopolis) mais également dans l'aspect résolument solaire de l'architecture pyramidale. On a découvert récemment tout un quartier de la ville qui s'était édifiée à Gizeh, à partir de Khoufou - le Khéops des grecs - ainsi qu'un ensemble palatial attestant d'un mouvement de la cour plus au nord, à proximité de la ville du soleil. Une théorie confirmerait même que depuis le temple du dieu soleil on pouvait voir l'ensemble des pyramides de la IVe dynastie, celui-ci devenant du même coup un repère inévitable depuis les sites funéraires royaux.
La Ve dynastie serait issue selon la légende de l'union de Rê et d'une des prêtresses du temple d'Onou. De fait les pharaons de la Ve dynastie édifièrent, en plus de leurs complexes funéraires de Per-Ausar (Abousir) au nord de Saqqarah,
des temples solaires dont l'élément principal était le Benben, obélisque massif édifié sur une plateforme.
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Le plan général du grand temple de Rê serait à rapprocher de ceux des temples solaires des pharaons de cette dynastie retrouvés à Abou Ghorab et Per-Ausar dont ils se seraient inspirés. Une chaussée montante reliant deux temples dont le principal comportait un massif obélisque en maçonnerie qui domine une cour à ciel ouvert au centre de laquelle se trouvait un autel solaire formé d'un disque encadré de signes « hotep », destiné à recevoir des offrandes quotidiennes.
C'est de la fin de cette époque également qu'apparaissent les premiers textes des pyramides qui connurent un grand développement dans les caveaux royaux de la VIe dynastie. Ces textes sacrés forment le premier corpus théologique dont nous ayons une trace aussi antique et sont certainement le fruit d'une longue étude et de patients travaux théologiques. Ils associent clairement la résurrection du roi avec la renaissance de l'astre solaire, liant encore davantage le personnage royal à son devenir divin y compris dans l'au-delà.
C'est de la fin de cette époque également qu'apparaissent les premiers textes des pyramides qui connurent un grand développement dans les caveaux royaux de la VIe dynastie. Ces textes sacrés forment le premier corpus théologique dont nous ayons une trace aussi antique et sont certainement le fruit d'une longue étude et de patients travaux théologiques. Ils associent clairement la résurrection du roi avec la renaissance de l'astre solaire, liant encore davantage le personnage royal à son devenir divin y compris dans l'au-delà.
De cette cité sacrée, la troisième ville du pays après Ouaset, (Thèbes) et Men-Nefer (Memphis), décrite par Hérodote comme des plus savantes, avec son grand temple dédié au Soleil Rê et ses quartiers pour les prêtres, il ne reste plus rien sauf une partie du tracé de l'enceinte du principal sanctuaire et un obélisque de Senousert Ier (Sésostris Ier) de la XIIe dynastie du Moyen Empire qui marquait sans doute avec d'autres l'entrée d'un des principaux temples.
La moitié de l'aire repérée et décrite au XIXe siècle par les différents premiers explorateurs, de la Campagne d'Égypte aux sondages effectués par Hekekyan, est actuellement sous la ville moderne et le reste est aujourd'hui ceinturé de clôtures et de murs délimitant un espace plus considérable que celui de Karnak à Thèbes, et désormais protégé contre l'avancée inexorable de la ville du Caire.
Il s'agissait ainsi de la plus vaste enceinte cultuelle d'Égypte avec près d'un kilomètre de longueur sur une largeur de plus de 500 mètres. Divisée par son milieu par un mur la séparant en deux parties d'inégale grandeur, elle s'ouvrait à l'Est par une grande porte dont les traces seraient à chercher sous les immeubles du quartier de Mataharya et dont il nous est bien difficile de restituer l'aspect, et à l'Ouest par un vaste "portail".
La partie sud de l'enceinte, celle qui est actuellement visible depuis le musée en plein air installé autour de l'obélisque de Senousert Ier et qui rassemble les différents vestiges découverts dans les environs, devait certainement être l'enceinte contenant les temples dédiés aux trois formes du dieu soleil.
La stèle des victoires de Piânkhy, pharaon kouchite de la XXVe dynastie, relate le passage du roi à Héliopolis lors de sa conquête de l'Égypte et nous en donne un aperçu. Entré par l'est dans la "Maison du matin", il fit offrande à Khépri après avoir été purifié, puis pénétra dans le Château du Benben le "Hout Benben" pour voir son "Père" et enfin passa au temple d'Atoum[1].
Cet ensemble de temples sans doute reliés entre eux et formant le plus grand temple d'Égypte, rythmé par des paires ou des groupes d'obélisques érigés par les générations de rois qui embellirent le sanctuaire, remonterait au début de l'histoire du pays. Des vestiges datant de Djéser de la IIIe dynastie y ont été en effet découverts représentant les dieux Geb et Seth, deux des neuf dieux de la Grande Ennéade qui était adorée à Héliopolis[2].
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De nombreux obélisques ornaient donc ces monuments, mais ils furent systématiquement arrachés du sol pour orner les grandes villes grecques et romaines. On les a retrouvés et à nouveau érigés à Alexandrie, Rome, Constantinople, etc. En tout ce sont au moins six obélisques de grandes tailles qui ornent actuellement les places et parcs de l'Europe et d'ailleurs et qui viennent des temples solaires.
Ainsi à Alexandrie, les « aiguilles de Cléopâtre » qui marquaient à l'époque romaine l'entrée du Cæsarium, étaient deux obélisques de Thoutmôsis III provenant d'Héliopolis. Ils sont aujourd'hui à Londres et à New York. Un autre obélisque d'une hauteur de plus de 23 mètres datant de Séthi Ier est à Rome et se
trouve actuellement sur la Piazza del Popolo.
Ramsès II acheva la décoration de l'obélisque et fit ériger de nombreux monuments dans l'enceinte de Rê avec leurs obélisques dont au moins trois furent ramenés à Rome.
L'un d'eux se trouve maintenant en face du Palazzo Pitti à Florence tandis que les deux autres sont encore à Rome (un premier sur la Piazza della Rotunda et le second sur la viale delle Terme) comme celui de Néferibrê Psammétique II de la XXVIe dynastie que l'on peut admirer sur la place du Palazzo Montecitorio.