Profond dégoût du terrestre! SAINT FRANçOIS : PREUVE STIGMATES ! SAINT AINTOINE DE PADOUE ! SAINT BERNARD ! SAINTE CATHERINE DE SIENNE !

 

Heureuse donc l'âme que Dieu élève à l'intelligence de la vérité!

Quel admirable état pour des rois que celui-là! Combien il vaudrait mieux pour eux travailler à l'acquérir que chercher à posséder de grands domaines. Quel ordre on verrait dans leurs États! Que de maux seraient évités! combien auraient déjà été épargnés au monde! Quand on a vu ainsi la vérité, on ne craint plus de perdre ni la vie ni l'honneur pour l'amour de Dieu. Quelle précieuse disposition dans ceux qui sont plus étroitement tenus que leurs sujets à défendre l'honneur de Dieu, puisqu'ils sont souverains et qu'ils marchent à la tête des peuples! Pour faire faire un pas à la foi, pour éclairer les hérétiques d'un rayon de lumière, ils seraient prêts à sacrifier mille royaumes. Et ils auraient raison. Car en échange de ce sacrifice, ils s'assureraient la possession d'un royaume qui n'a point de fin.

Il suffit d'une seule goutte de cette eau du ciel tombant dans une âme, pour lui inspirer un profond dégoût de tout ce qui est terrestre.

Qu'éprouvera-t-elle donc quand, l'heure venue, elle s'y plongera tout entière?

O mon Dieu! pourquoi faut-il qu'il ne m'ait pas été donné de proclamer bien haut ces vérités? Comme tant d'autres qui savent les annoncer tout autrement que moi, je n'aurais point obtenu créance; mais mon âme, du moins, se serait satisfaite.

Oui, le sacrifice de ma vie me paraîtrait bien peu de chose, au prix d'une seule de ces vérités communiquée aux hommes. J'ignore toutefois ce que je ferais, car puis-je me fier à moi-même? Cependant, telle que je suis, je sens, pour dire des vérités si salutaires à ceux qui gouvernent, un zèle qui me tue. Voyant mon impuissance, je me tourne vers vous, Seigneur, et je vous conjure de remédier à tant de maux. Vous le savez: volontiers, pourvu que je pusse vivre sans vous offenser, je me dessaisirais des faveurs que vous m'avez accordées, pour les céder aux rois.

Dès lors, je le sais, ils ne pourraient plus consentir à tant de choses qu'ils autorisent, et ces grâces seraient en eux la source des plus grands biens. O mon Dieu, éclairez-les sur l'étendue de leurs obligations. Elles sont grandes ces obligations, puisque vous les distinguez si fort des autres hommes ici-bas, que vous daignez même, comme je l'ai entendu dire, faire paraître des signes dans le ciel lorsque vous les rappelez à vous. A cette seule pensée, mon âme est pénétrée d'un sentiment de dévotion. Vous voulez par là, ô mon Roi, leur apprendre à vous imiter pendant leur vie, puisque ces signes dans le ciel impriment à leur mort une certaine ressemblance avec la vôtre.

J'ai considéré avec soin, depuis que j'ai compris cette vérité, la conduite de quelques saints, grands contemplatifs,

et ils n'allaient pas par un autre chemin. Saint François nous en donne la preuve par les stigmates;

saint Antoine de Padoue, par son amour pour l'enfant Jésus;

saint Bernard trouvait ses délices dans la sainte Humanité; sainte Catherine de Sienne et beaucoup d'autres,

que vous connaîtrez mieux que moi, en faisaient autant.

Sans doute, il doit être bon de s'éloigner de tout ce qui est corporel, puisque des personnes si spirituelles le disent; mais, à mon avis, on ne doit le faire que lorsque l'âme est très avancée, car jusque-là il est évident qu'il faut chercher le Créateur par les créatures. Cela dépend des grâces que le Seigneur accorde aux âmes, et je ne veux pas m'en occuper. Ce que je voudrais faire comprendre, c'est qu'on ne doit pas compter au nombre des obstacles la très sacrée humanité de Jésus-Christ; et pour donner l'intelligence de cette vérité, je souhaiterais savoir m'expliquer avec une clarté parfaite

A peine avais-je commencé à fuir les dangers et à consacrer plus de temps à l'oraison, que Notre Seigneur m'ouvrit les trésors de ses grâces; il n'attendait, ce semble, que mon consentement à les recevoir. Il me donnait très ordinairement l'oraison de quiétude, et souvent celle d'union, qui durait un bon moment.

Comme dans ce même temps on avait vu des femmes, victimes

de grandes illusions, tomber dans les pièges tendus par l'esprit de ténèbres [4],

je commençai à concevoir des craintes sur le plaisir si doux,

et souvent irrésistible, que je goûtais dans mes relations avec Dieu.

D'autre part, surtout tant que durait l'oraison, je sentais une assurance intérieure très grande que ces délices venaient de Dieu. Je voyais en outre que j'en devenais, et meilleure et plus forte.

Mais m'arrivait-il de me distraire tant soit peu, je retombais dans mes craintes;

je redoutais un artifice du démon qui, en me faisant croire que

la suspension de l'entendement était chose bonne,

voulait par là me détourner de l'oraison mentale.

De plus, ne pouvoir ni penser à la Passion, ni me servir de mon entendement, me paraissait, à cause de mon peu de lumière, une perte préjudiciable.

 

 

 

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