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Zodiaque du Vézelay

 

http://www.gldf.org/fr/radio/ann%C3%A9e-2005/201-emission-de-mai-2005

http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Sainte-Marie-Madeleine_de_V%C3%A9zelay

Zodiaque du Vézelay

Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay

La basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay est une ancienne abbatiale française établie à Vézelay en Bourgogne, dans le département de l'Yonne (89).

Sur la route qui mène à Vézelay, la croix Montjoie symbolise la joie du pèlerin apercevant pour la première fois la basilique.

En effet, c'est à pied qu'il faut rejoindre ce haut lieu de la chrétienté du Moyen Âge, lieu de pèlerinage important sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, dont le tympan du narthex de la basilique est un des chefs-d'œuvre de la sculpture romane.

Basilique
Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay
Ancienne abbatiale
de l'abbaye de Vézelay
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Chronologie

Façade de la basilique. Construite au XIIe siècle, modifiée au XIIIe, elle fut restaurée au XIXe par Eugène Viollet-Le-Duc et le sculpteur Pascal.
  • En 863 Une bulle pontificale de Nicolas Ier garantit la protection directe par le Saint-Siège de l'abbaye de Vézelay, qui échappe ainsi à l'autorité des évêques d'Autun. Les privilèges de l'abbaye seront confirmés en 868 par le roi Charles le Chauve.
  • Entre 907 et 927, deuxième incendie de l'abbaye.
  • 1027, premiers conflits entre les abbés de Vézelay et les comtes de Nevers. Ces conflits reviennent en 1147, en 1149, en 1152, en 1161... Avec l'appui du comte de Nevers, Landry de Nevers, l'abbé de Cluny, Odilon, intervient à Vézelay pour rétablir l'ordre. Il chasse de l'abbaye de Vézelay l'abbé Hermann. Cette intervention de l'abbé de Cluny intervient à un moment d'affrontement entre Cluny, les évêques et la papauté. L'abbé de Cluny, Odilon, prétextant d'un privilège du pape Grégoire V sur le libre choix du prélat consécrateur avait choisi un autre prélat que l'évêque du diocèse dont relevait Cluny. Les évêques réunis dans un concile à Anse en 1025 rappellent que ce privilège était en violation du canon IV du concile de Chalcédoine qui soumettait les monastères à l'évêque de leur diocèse. Le 26 mars 1027, le pape Jean XIX répond au cours d'un concile réunit à Rome par la primauté de l'église romaine, "tête et gond" de toutes les églises de la chrétienté. Il ajoute qu'une traditio avait fait de Cluny la propriété de la seule papauté qui était de ce fait placé sous la seule juridiction de l'évêque de Rome. L'acte pontifical du 28 mars 1027 confirme l'exemption clunisienne. Pour justifier l'intervention de Cluny, les responsables citent les privilèges apostoliques consacrant la liberté de l'abbaye de Vézelay face à la règle de soumission de l'abbaye à l'évêque du diocèse. Cette liberté était basée sur les privilèges pontificaux obtenus depuis 863. À partir de cette tradition rattachant Vézelay à Rome, les abbés de Cluny cherchent à obtenir que tous les monastères dépendant du siège de Rome relèvent de l'acte pontifical du 28 mars 1027. L'évêque Adalbéron de Laon raille en 1027 le "roi Odilon". Les évêques s'opposent violemment à cette intervention de Cluny. Guillaume de Volpiano, pourtant proche de Cluny, écrit que la réforme de Vézelay était dangereuse pour Cluny. Cluny doit abandonner son projet et l'abbé « ignominieusement » chassé, Hermann, peut revenir à Vézelay avec ses moines.
  • En 1037, l'abbé Geoffroy remplace l'abbé Hermann et réforme l'abbaye. Il expose les reliques de Marie-Madeleine. Des miracles se produisent. Les pèlerins affluent et font de Vézelay une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
  • 
  • En 1050, l'abbaye qui était à l'origine placée sous l'invocation de sainte Marie passe sous le patronage de Marie-Madeleine.
  • En 1058, le pape reconnaît solennellement les reliques. Les textes ne permettent pas de connaître la succession des abbés de Vézelay entre 1050 et 1096, date de l'élection de l'abbé Artaud. On suppose que le rattachement de l'abbaye de Vézelay à l'abbaye de Cluny n'a pu intervenir qu'après la mort de l'abbé Geoffroy, probablement avant 1058 et que l'abbé de Cluny, Hugues de Semur, a rempli la fonction d'abbé de Vézelay pour rétablir la discipline monastique. C'est ce que laisse penser la "Vie de saint Hugues" rédigée par Renaud de Semur vers 1126 : "Qui ramena l'église Sainte-Marie-Madeleine à la primitive observance régulière, si ce n'est ce saint homme !". Un acte délivré par le pape Étienne IX en mars 1058 place l'abbaye de Vézelay au nombre des monastères soumis, à cette époque, à l'abbé Hugues de Cluny. Cette hypothèse est d'autant plus probable qu'un acte du pape Victor II délivré le 11 juin 1055 confirmant les concessions de Cluny ne mentionne pas l'abbaye de Vézelay
  • En 1069, les textes mentionnent un abbé Boniface.
  • En 1076, le pape Grégoire VII cite l'abbaye de Vézelay parmi les neuf abbayes soumises à l'ordinatio de Cluny.
  • 1096 : L'abbé Artaud entreprend l'édification d'une nouvelle église, un nouveau chœur et un nouveau transept sont construits, les travaux dureront jusqu'en 1104. Seule la nef de l'église carolingienne sera conservée.
  • Dans un acte du 15 novembre 1100, le pape Pascal II confirme le rattachement de l'abbaye de Vézelay à celle de Cluny. Dans cet acte il réduit les dépendances de Cluny au rang de prieurés, mais autorise douze maisons à garder leur titre d'abbayes. Il rappelle que l'abbé doit être désigné sans violence, ni ruse, par l'accord de tous les frères ou par la sanior pars, selon la Règle de saint Benoît, mais avec l'avis de l'abbé de Cluny. Ces abbayes,comme Vézelay, étaient souvent plus anciennes que Cluny et acceptaient mal cette dépendance.
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  • En 1103, les moines obtiennent l'appui du pape Pascal II qui fait une bulle d'approbation des reliques.
  • 1106 : Les habitants, qui ne supportent plus la charge du financement des travaux de construction de la nouvelle église, se révoltent et tuent l'abbé Artaud. Renaud de Semur (1106-7 août 1129), petit-neveu de l'abbé de Cluny, Hugues de Semur, devient abbé de Vézelay avant d'être archevêque de Lyon. Les chapiteaux sont peut-être commencés dès cette date.
  • Le 21 juillet 1120, c'est lors de la veillée de Sainte-Madeleine, que la charpente de l'abbatiale prend feu et s'effondre (causant la mort de 1127 personnes d'après la Chronique de Saint-Maixent). L'abbé Renaud de Semur, reparator monasterii Vezeliacensis, entreprend la reconstruction de la nef. Elle est achevée vers 1132. Les irrégularités du plan de la nef près du transept sont dues au raccordement avec les piles de l'église de l'abbé Artaud. La construction aurait été entreprise d'ouest en est.
  • Après 1135 : Après l’achèvement de la nef, les travaux se poursuivirent par l’avant-nef, construction des trois travées du narthex roman à l'avant de la nef. Renaud de Semur avait voulu donner une signification particulière à sa réalisation grâce à un vaste programme sculpté : les trois portails de la nef ont été confiés à des sculpteurs dont le principal avait exécuté les chapiteaux de l’abside de Cluny. La construction de cette avant-nef s'était imposée pour permettre la formation des processions comme à Cluny.
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  • En 1138, Albéric est nommé cardinal-évêque d'Ostie.
  • En 1151, le pape Eugène III institue une enquête sur les droits respectifs des évêques d'Autun et des abbés de Vézelay.
Saint Bernard prêchant la 2e croisade, à Vézelay, en 1146
Vue de la nef depuis le chœur de la basilique. On distingue d'abord la croisée du transept, puis la nef (en arrière-plan).

Vézelay et la lumière

A 14h27 le 23 juin 1976 dans la nef de la basilique de Vézelay, le Père Hugues Delautre o.f.m. a donné rendez-vous au soleil, à cet instant précis en culmination par rapport à la terre, pour qu'il lui manifeste le secret de l'édifice. Photographie de François Walch (cliquez sur l'image).

En 1976, après plus de huit siècles, Hugues Delautre, l'un des pères franciscains chargés depuis 1966 de la desserte du sanctuaire de Vézelay, découvre que non seulement l'axe d'orientation de La Madeleine, mais aussi sa structure interne, ont été déterminés en tenant compte de la position de la terre par rapport au soleil. Chaque année, la fête de Jean-Baptiste révèle les dimensions cosmiques de cette église : au plein midi du solstice d'été, quand le soleil est en culmination par rapport à la terre, la lumière venue des fenêtres sud projette des flaques lumineuses qui s'établissent dans le plein milieu de la nef avec une rigoureuse précision[3],[4],[5],[6].

Pour atteindre la signification de ce signe objectif, le Père Hugues Delautre se réfère aux textes du XIIe siècle (Suger de Saint-Denis, Pierre le Vénérable, Honoré d'Autun) et habite longuement le monument avec la mentalité symbolique de l'époque pour laquelle le sens se révèle à partir des signes sensibles par la voie anagogique (littéralement ascension vers l'Incréé) où le regard dépasse la réalité du signe pour atteindre cet au-delà du signe qui est Dieu et son mystère. Se laissant informer progressivement par la lumière de Vézelay, il conclut ainsi : « Le bâtisseur, fasciné par la beauté de l'univers qu'il reconnaît être l'oeuvre de Dieu, n'a-t-il pas édifié cet "atrium du Ciel" à l'image de Dieu qui a créé "dans l'ordre, la mesure et la beauté" ?

Il pourrait affirmer comme Salomon qui a construit le Temple de Jérusalem dans une totale soumission aux normes directrices fixées par Dieu : « Tu m'as ordonné de bâtir un temple, sur ta montagne sainte... une copie de la Demeure sacrée que tu fondas dès l'origine » (Sagesse 9, 8). La nef est l'expression de la soumission admirative de l'homme roman à l'égard de l'ordonnance du plan divin exprimé dans la création tout entière. « Les Cieux racontent la gloire de Dieu et l'oeuvre de ses mains le firmament la clame » (Psaume 18, 2) ».

 

Les statues qui décorent la partie supérieure de ce pignon représentent, au sommet, le Christ assis, tenant le livre des Évangiles et bénissant ; deux anges portent une large couronne au-dessus de sa tête. À la droite du Christ, se trouve la Vierge, à sa gauche Marie-Madeleine. Enfin aux deux extrémités du groupe deux anges sont représentés.

Entre les fines baies de la façade situées dans la partie inférieure du pignon, et éclairant le narthex, on peut voir de grandes statues de saints : saint Jean l'Évangéliste, saint André, Jean le Baptiste, saint Pierre, saint Paul et saint Benoît.

Façade de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay : représentantion de saint Jean l'Évangéliste.
Façade de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay : le pignon avec ses baies allongées, encadrées de statues de saints, le tout construit au XIIIe siècle.
Statue de Jean le Baptiste.
Le tympan du portail central de la façade ou tympan du Jugement dernier.

Le tympan du Jugement Dernier

Le tympan qui surmonte le portail central de la façade représente le Jugement dernier. Il fut exécuté en 1856 par le sculpteur Pascal, sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc. La réalisation de ce tympan au XIXe siècle, dans le style néo-roman, fortement critiquée au départ, semble cependant être une bonne réussite. L'ancien tympan, qui avait été martelé à la Révolution et était devenu presque lisse, a été replacé contre le mur extérieur de la huitième travée de la nef, du côté sud (à droite).

La composition est classique et inspirée d'autres Jugements Derniers de la même époque. Au centre le Christ préside la scène, les deux bras grand ouverts. À ses pieds, à sa gauche, l'archange saint Michel, un diable hideux à ses côtés, procède à la pesée des âmes. Les damnés, généralement nus, se dirigent vers l'enfer et sont avalés par la gueule d'un monstrueux Léviathan. À la droite du Christ, les élus sont menés vers la Jérusalem Céleste.

Le chœur et le chevet

Vue du chevet et des chapelles absidiales
Le chœur et les chapelles datent de la fin du XIIe siècle et sont de style gothique.
Le narthex et ses tribunes. À droite, la tribune latérale sud s'ouvre sur la partie centrale du narthex par des petits arcs en plein cintre reposant sur des colonnettes. À gauche : départ de la tribune centrale, également appelée chapelle Saint-Michel.

L'intérieur de la basilique

Le narthex

Le narthex est d'époque romane ; il fut construit vers 1145-1150 après la nef. La construction de cette avant-nef s'était imposée pour permettre la formation des processions comme à Cluny.

Profond de trois travées, il est de vaste dimension : à peu près carré, il mesure 23,5 mètres de largeur sur 22 de profondeur et comporte trois vaisseaux comme la nef.

Au fond du narthex, trois portails s'ouvrent sur la nef de la basilique ; ils sont chacun surmontés d'un tympan sculpté. Deux petits portails encadrent le grand portail. Celui de droite est consacré à l'Enfance du Christ, celui de gauche, à des scènes après la Résurrection. Le portail central traite de deux thèmes : le Christ monté au Ciel, trônant en gloire à la droite du Père, accomplit la promesse qu'il a faite aux apôtres le jour de l'Ascension, il les remplit du don du Saint-Esprit à la Pentecôte. Jean Adhémar y voyait une illustration du De Miraculis de l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable.

 Le portail central du narthex et son tympan 

 

Toute la scène est organisée autour du Christ en gloire. Ce dernier domine les autres personnages par sa taille. Celle-ci est en effet proportionnelle à l'importance des personnages représentés.

Le visage impassible du Christ contraste avec sa position en forme d'éclair et le mouvement tourbillonnant de ses vêtements. Des rayons partent latéralement de ses mains, en direction des apôtres. Cela symbolise la transmission de l'esprit du Christ ainsi que l'attribution d'une mission à ces derniers : "Allez et enseignez toutes les Nations".
Les douze apôtres tiennent à la main le livre Sacré et sont prêts à partir aux quatre coins du monde. Et ce monde est représenté dans toute sa diversité : dans huit caissons, disposés en demi-cercle en bordure supérieure du tympan, on peut reconnaître de gauche à droite, d'abord deux apôtres en train d'écrire, puis les Juifs, les Cappadociens, les Arabes semble-t-il, les Cynocéphales censés habiter aux Indes, les Phrygiens, les Byzantins et les Arméniens.

Dans la première voussure entourant ce tympan, les signes du zodiaque alternent avec les travaux des mois.

 

Au linteau, on a représenté les peuples connus (à gauche) et inconnus (à droite) marchant vers le centre, c'est-à-dire l'Église du Christ, symbole de leur conversion. Peuples connus et inconnus se dirigent ainsi vers deux personnages de haute taille placés aux pieds du Christ et qui doivent amener ces peuples à ce dernier ; il s'agit de saint Pierre, reconnaissable grâce à sa clé, et saint Paul, les deux piliers principaux de l'Église.

Au trumeau de ce portail central se dresse la statue de Jean le Baptiste, Précurseur du Christ. Il tient de la main droite son traditionnel plateau, portant l'agneau mystique surmonté de la croix.

.Suite !!

 

 

 

 

 

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