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Templo mayor

http://fr.wikipedia.org/wiki/Templo_Mayor

L'interprétation de ce sanctuaire n'est possible qu'à la lumière des conceptions religieuses mésoaméricaines en général et de celles des Aztèques en particulier.

Dans la cosmographie mésoaméricaine, le monde est un carré divisé en quatre quartiers, correspondant aux points cardinaux, avec un centre qui est le pivot de l'univers (un « axis mundi ») et met en contact verticalement la terre avec les différents niveaux du monde souterrain et des cieux. Cette conception est illustrée par la première page du Codex Fejérváry-Mayer. Symboliquement, Tenochtitlán, avec ses quatre quartiers, est une image du monde, et le Templo Mayor, à l'intersection des quatre quartiers en est le centre[7]. Cette vision est illustrée encore plus explicitement par la première page du Codex Mendoza qui représente symboliquement Tenochtitlan. Au centre de l'image, l'aigle représente à la fois Huitzilopochtli et son sanctuaire. Les deux sanctuaires au sommet correspondraient au dernier niveau des cieux aztèques ; l'« Omeyocan » (c'est-à-dire l'« endroit de la dualité »).

Certaines caractéristiques du bâtiment sont associées au mythe spécifiquement aztèque de la naissance de leur dieu tribal, Huitzilopochtli, sur une montagne appelée « Coatepec[7] » ( en nahuatl la « montagne des serpents »). Dans ce mythe, la grossesse miraculeuse de Coatlicue indispose sa fille Coyolxauhqui et ses quatre cents fils, les Centzon Huitznahua. Ils décident de tuer leur mère, lorsqu'elle accouchera au sommet du Coatepec, mais Huitzilopochtli sort tout armé du ventre de sa mère, tue sa sœur, la démembre et précipite les morceaux au bas de la montagne. Ensuite il poursuit ses frères et les extermine. Le sanctuaire d'Huitzilopochtli au sud du Templo Mayor symbolise le Coatepec. On comprend parfaitement de cette manière la présence au bas de l'escalier qui y mène de la fameuse sculpture représentant Coyolxauhqui démembrée. Lorsqu'une victime est immolée au sommet du temple et que son corps est précipité vers le bas, c'est cet épisode du mythe qui est répété symboliquement.

Par ailleurs, le Templo Mayor traduit la soif de légitimité des Aztèques: certains auteurs pensent[8] que les derniers arrivants dans la vallée de Mexico souffraient d'un « complexe d'infériorité » et voulaient se poser en successeurs des grandes civilisations mésoaméricaines, dont les ruines se trouvaient encore sous leurs yeux: Teotihuacan et les Toltèques, que ce soit sous la forme d'offrandes enterrées sous le Templo Mayor (masques de Teotihuacan) ou l'imitation consciente de détails architecturaux : (talud-tablero de Teotihuacan ou chac mool de Tula).

Comme nous l'avons dit plus haut, le Templo Mayor était une pyramide double, avec un double escalier et deux sanctuaires à son sommet, l'un consacré à Huitzilopochtli, l'autre à Tlaloc. Selon Ester Pasztory, cette forme architecturale, présente en d'autres endroits, permettait aux Aztèques d'associer leur dieu tribal Huitzilopochtli à la principale divinité locale[9]. A Tenochtitlan, capitale de l'empire, c'est à la grande divinité panmésoaméricaine Tlaloc qu'on associe Huitzilopochtli. Dans ce binôme riche en symbolique certains voient l'association de la petite tribu nomade arrivée récemment dans la vallée de Mexico avec les vieilles populations sédentaires du Plateau central. L'archéologue mexicain Matos Moctezuma y voit l'expression sacralisée de deux fonctions économiques : Huitzilopochtli préside à la guerre qui permet d'obtenir le tribut des vaincus, tandis que Tlaloc préside aux activités agricoles. On peut aussi y voir l'association du Nord aride représenté par Huitzilopochtli et de l'Est humide et aquatique représenté par Tlaloc. Aucune de ces associations n'est d'ailleurs exclusive des autres.

Le Templo Mayor était le lieu par excellence du sacrifice humain sous sa forme la plus courante : la cardiectomie. Le mythe aztèque du Cinquième Soleil offre la clé de cette pratique : dans un univers instable qui dépend de la marche du soleil, et qui serait détruit si celui-ci s'arrêtait, les hommes se doivent d'imiter les dieux qui se sont sacrifiés à Teotihuacan pour que le soleil se mette en mouvement. Si le sacrifice humain a toujours existé en Mésoamérique, on peut se demander pourquoi il a pris un caractère tellement massif chez les Aztèques : selon les chroniqueurs, entre 3 000 et 84 000 personnes furent sacrifiés sur les quatre jours que dura la reconsécration du Templo Mayor par Ahuitzotl en 1487 - des chiffres qui ont d'ailleurs paru tellement élevés à certains auteurs qu'ils contestent la possibilité matérielle de tuer autant de personnes en aussi peu de temps[10]. Une des théories les plus répandues pour expliquer ces hécatombes est qu'un tournant idéologique a eu lieu lors d'une gigantesque famine vers 1450 : on attribue à Tlacaelel l'idée qu'elle aurait été due à la colère des dieux parce qu'on ne leur fournissait pas assez de sang humain, que les Aztèques désignaient par une métaphore : « Chalchiuatl » (« eau précieuse »). Pour assurer l'approvisionnement régulier du soleil en victimes, on aurait inventé l'institution de la « guerre fleurie », une forme de guerre rituelle, où l'on s'efforce non pas de tuer mais de capturer les guerriers adverses pour les sacrifier. Par ailleurs, l'empire aztèque étant lui-même un édifice instable, perpétuellement agité par les révoltes des cités tributaires, la répression de celles-ci donnait lieu également au sacrifice d'une partie de la population révoltée.

 

Découvertes récentes

À l'occasion de la démolition de deux immeubles situés à proximité immédiate du Templo Mayor, au nord de l'édifice, on a mis au jour en 2006 le plus grand monolithe aztèque connu[11]. L'archéologue Leonardo López Luján a identifié cette sculpture colossale comme étant la divinité Tlaltecuhtli[12], sous sa forme féminine. En dégageant le monolithe, on a découvert treize offrandes comportant d'exceptionnels objets en or. Comme on sait par les chroniqueurs du XVIe siècle que trois empereurs aztèques - Axayacatl, Tizoc et Ahuitzotl ont été incinérés et leurs cendres enterrées à cet endroit, cette découverte a suscité des attentes qui demandent à être confirmées[13].

Comme nous l'avons dit plus haut, le Templo Mayor était une pyramide double, avec un double escalier et deux sanctuaires à son sommet, l'un consacré à Huitzilopochtli, l'autre à Tlaloc.

 Tlaloc (« celui qui fait ruisseler les choses », « celui qui sème », en nahuatl) est un dieu aztèque de l'eau, qui tenait un rôle prépondérant dans la mythologie et la religion des Aztèques, comme c'était le cas de tous les dieux de la pluie dans les religions mésoaméricaines.

Attributs

Masque de Tlaloc originaire de Teotihuacán.

Tlaloc était le dieu de l'eau, principalement, et par conséquent de la pluie, de la foudre et de l'agriculture. On lui attribuait les morts liées à l'eau (noyades) ou la foudre ainsi que de nombreuses maladies, comme la goutte[a 1], l'hydropisie, les ulcères, la lèpre et les maladies de peau[b 1]. Les personnes décédées dans de telles conditions étaient censées être accueillies sur son territoire, le Tlalocan, pour y jouir d'une bienheureuse vie éternelle.

Les quatre points cardinaux lui étaient aussi attribués. Il était censé y demeurer, ainsi qu'au sommet des montagnes, entouré de nombreux dieux mineurs, les Tlaloques, ainsi que de ses compagnes, Chalchiuhtlicue, la déesse des eaux douces et des torrents, et Huixtocihuatl, la déesse des eaux salées et de la mer[1].

Représentation

Tlaloc était représenté généralement avec un masque pourvu de long crocs et de grands yeux ronds entourés de cercles qui étaient souvent des serpents[1]. Cette représentation était très ressemblante à celle des dieux de la pluie d'autres civilisations de la Mésoamérique, comme Chac chez les Mayas, et son origine remonte au moins à la civilisation de Teotihuacan entre le IIIe siècle et le VIIIe siècle.

Il était aussi souvent représenté avec un chapeau et des instruments rappelant ses attributs (la hache, qui représentait l'éclair, et des outils aratoires)[1].

 

Importance

Tlaloc était un dieu redouté en Mésoamérique, car la sécheresse et les cyclones tropicaux y étaient des risques naturels majeurs pour les populations.

Il était, à l'origine, la principale divinité des tribus sédentaires et rurales du Mexique central jusqu'à l'arrivée vers le XIe siècle/XIIe siècle de tribus guerrières venues du nord, qui apportèrent de nouveaux cultes, notamment celui du Soleil (Huitzilopochtli) et celui du ciel nocturne étoilé (Tezcatlipoca).

À l'époque du triomphe aztèque, à partir du XIVe siècle, le syncrétisme religieux donna au culte de Tlaloc une importance comparable à celle de Huitzilopochtli, au sommet du panthéon et du Templo Mayor de Tenochtitlan, où s'élevaient, dans sa forme définitive inaugurée sous l'empereur Ahuitzotl, deux sanctuaires consacrés l'un à Tlaloc, peint en bleu et blanc, et l'autre à Huitzilopochtli, peint en rouge et blanc (le blanc étant la couleur de la pureté pour les Mexicas).

Le Quetzacoatl Tlaloc Tlamacazqui (littéralement « Le Serpent à plumes prêtre de Tlaloc ») occupait dans la hiérarchie sacerdotale un rang équivalent au grand prêtre de Huitzilopochtli[a 2].

 

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