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Parler en langues ?? Témoignage intéressant !!

 

http://forumarchedemarie.forumperso.com/t3088-de-quelques-exemples-de-mystiques-persecutes-par-le-demon

  

Message par edelweiss le Lun 11 Oct - 1:55

Vous écrivez au sujet de soeur Marie de Jésus crucifié
"Elle vécut des périodes de possession par le Démon. Ces manifestations se produisirent en particulier au carmel de Pau ou elle se mit à parler un langage inconnu :"le Konkani" et connut la tentation du blasphème et divers obsessions accompagnées d'une impulsion suicidaire."

C'est étrange non !
Ce parler en langue tant prisé dans bien des milieux catholiques et évangéliques peut être d'une toute autre origine que le Saint Esprit.

En fait le diable utilisait ce parler en langue pour la faire blasphèmer.
Elle ne s'en rendait pas compte car elle ne connaissait pas le konkani

C'est à souligner car avant de se lancer dans ce genre de forme de prière il faut savoir que le parler en langue ne vient pas toujours du Saint Esprit.
Même une sainte peut se faire avoir.
Alors nous aussi nous pouvons nous faire avoir à bredouiller des paroles que nous ne comprenons pas !

edelweiss

  

Message par Francesco le Ven 15 Oct - 0:09

C'est étrange non !
Ce parler en langue tant prisé dans bien des milieux catholiques et évangéliques peut être d'une toute autre origine que le Saint Esprit.
C'est une question qui me chicote depuis longtemps.Dans l'évangile,lorsque les apotres recoivent le st Esprit,il se mirent a parler ds des langages différents (langagues de divers nations) que les autres pouvaient comprendre.Mais,ds les recnontres charismatiques,ce n'est pas la meme chose.On dirait que les gens marmomment des mots qui n'ont aucun sens ni aucune signification.....J'ai tjs trouvé ca bizarre....

Toutefois,il faut ajouté qu'il semble que de grands charismatiques aient guérit des gens avec ce langague...Je ne sais pas...Ca me chicote...

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Francesco
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Date d'inscription: 11/01/2008

  • Message par edelweiss le Lun 18 Oct - 14:48

    Savez vous Francesco que le diable peut réaliser aussi des prodiges et des miracles pour attirer les gens dans l'erreur ?

    Il y a deux parler en langues celui qui vient de Dieu et celui qui vient du diable. Nous humains sommes incapables de faire la différence car nous ne lisons pas dans l'âme des gens.

    Avons nous conscience que ces prières en langues incompréhensibles que certains attribuent à Dieu peuvent être tout simplement des louanges faites à satan ?

    Savez vous aussi que les milieux occultes ont utilisé le parler en langues avant le christianisme moderne ?

    Le parlé en langues des apôtres était pour fonder l'Eglise. Il n'avait rien de commun avec le parlé en langues d'aujourd'hui.

    Mais il faut faire attention de ne pas généraliser en voyant le diable derrière chaque parlé en langues. La première prudence est de louer Dieu dans une langue que l'on connais afin de s'assurer de ce que l'on raconte.

    edelweiss

    Date d'inscription: 17/11/2009

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    Message par Francesco le Mar 19 Oct - 23:33

    edelweiss a écrit:Savez vous Francesco que le diable peut réaliser aussi des prodiges et des miracles pour attirer les gens dans l'erreur ?

    Il y a deux parler en langues celui qui vient de Dieu et celui qui vient du diable. Nous humains sommes incapables de faire la différence car nous ne lisons pas dans l'âme des gens.

    Avons nous conscience que ces prières en langues incompréhensibles que certains attribuent à Dieu peuvent être tout simplement des louanges faites à satan ?

    Savez vous aussi que les milieux occultes ont utilisé le parler en langues avant le christianisme moderne ?

    Le parlé en langues des apôtres était pour fonder l'Eglise. Il n'avait rien de commun avec le parlé en langues d'aujourd'hui.

    Mais il faut faire attention de ne pas généraliser en voyant le diable derrière chaque parlé en langues. La première prudence est de louer Dieu dans une langue que l'on connais afin de s'assurer de ce que l'on raconte.
    C'est un sujet fort intéressant mais je n'ai pas de réponse.Ca ferait un tres bon sujet de these de doctorat....Si il y a des charismatiques sur le forum,jaimerais lire leur position sur le sujet?

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    Date d'inscription: 11/01/2008
     Re: De quelques exemples de mystiques persécutés par le démon

    Message par edelweiss le Mer 20 Oct - 11:11

    C'est un sujet très important que j'ai étudié avec un docteur en théologie.

    Il est possible de faire parler en langue n'importe qui en dix minutes en utilisant des techniques de manipulation très simples.

    Mais plus grave il est possible que satan utilise des techniques beaucoup moins humaines.

    J'ai entendu parler d'une expérience.
    Un pasteur a enregistré un parler en langues d'une bonne chrétienne.
    La langue était une langue ancienne connue par des experts linguistiques.
    La traduction était tout simplement des invocations sataniques

    Mais il ne faut pas généraliser, je pense qu'un parlé en langue existe lorsque les personnes manques de vocabulaire dans leur langue pour louer Dieu. Mais il faut être très très très prudent...

    Je pense sincèrement qu'il faut rester maitre de son langage

    edelweiss

  • Re: De quelques exemples de mystiques persécutés par le démon

    Message par Francesco le Jeu 21 Oct - 23:24

    Connaitrais tu un site ou une étude sur le sujet?Ca m'intéresserait.A+

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  • Re: De quelques exemples de mystiques persécutés par le démon

    Message par edelweiss le Ven 22 Oct - 10:12

    Il ne faut pas chercher dans les sites catholiques qui n'ont aucune information théologique sur le sujet.

    Dans le catholicisme on fait parler les gens en langues sans que le clergé maitrise le sujet.

    Je vais te chercher cela.

    Mais surtout de grâce évitez de prier en langues car c'est une porte ouverte au démon pour prendre possession de notre âme et de notre coeur.

    Il se peut que ce soit une porte ouverte au Saint Esprit mais nous sommes incapables de faire la différence ne sachant pas ce que nous disons.

    edelweiss

    Re: De quelques exemples de mystiques persécutés par le démon

    Message par edelweiss le Ven 22 Oct - 10:23

    Voilà déjà un article très équilibré rédigé par un docteur en théologie d'une église issue de la réforme
    LE PARLER EN LANGUES DANS LE NOUVEAU TESTAMENT ET DANS LE MOUVEMENT CHARISMATIQUE


    Le terme "glossolalie" est dérivé du grec "glôssa lalein" qui signifie "parler en langue". Avant de monter au ciel, Jésus avait dit à ses disciples: "Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents. S'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris" (Marc 16:17.1 Cool. Cette promesse selon laquelle ils allaient parler "de nouvelles langues", c'est-à-dire des langues qu'ils n'avaient pas connues jusqu'à présent, s'accomplit le jour de la Pentecôte par la puissance du Saint-Esprit (Actes 2:1-4).

    D'autre part, l'apôtre Paul déclare que des membres de l'Eglise de Corinthe parlaient en langues et attachaient beaucoup d'importance à ce charisme. Quand on compare la glossolalie de la Pentecôte à celle qui se pratiquait à Corinthe, trois conclusions sont possibles: 1) il s'agit de part et d'autre, à la première Pentecôte et dans l'Eglise de Corinthe, de langues humaines parlées par certains peuples ou ethnies; 2) les apôtres s'exprimèrent dans des langues humaines le jour de la Pentecôte, tandis que la glossolalie de Corinthe était un langage extatique et incohérent ne correspondant à aucune langue humaine; 3) les deux événements font état d'un langage extatique. La plupart des charismatiques souscrivent à la deuxième ou la troisième solution. Voyons ce que disent les textes de l'Ecriture.



    1. La nature de la glossolalie de la Pentecôte (Actes 2)


    Le texte de l'Ecriture affirme qu' "ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer" (Actes 2:4). Surpris, leurs auditeurs, des Juifs venus de différents pays de l'empire romain pour célébrer la Pentecôte, se dirent les uns aux autres: "Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle? Parthes, Mèdes, Elamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l'Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l'Egypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu" (Actes 2:71 1). La plupart étaient perplexes, "d'autres se moquaient et disaient: Ils sont pleins de vin doux" (Actes 2:13). Le texte dit clairement que les apôtres s'exprimaient dans différentes langues étrangères que les auditeurs identifièrent à leur langue maternelle. Ils saisirent bien le contenu de cette glossolalie. Si les disciples s'étaient exprimés en un langage extatique et incohérent, ne correspondant à aucune langue humaine, il aurait fallu une traduction pour qu'ils comprennent. Les partisans de cette thèse soutiennent donc que le Saint-Esprit interpréta le parler des apôtres pour le rendre intelligible à leurs auditeurs. Ils fondent cette explication sur le fait qu'on les soupçonna d'ivresse. Nous la rejetons parce qu'elle ne rend pas justice au texte qui dit clairement que les auditeurs reconnurent dans la glossolalie des apôtres leurs langues maternelles. Si on les suspecta d'ivresse, c'est parce qu'ils se mirent à parler en même temps et chacun dans une autre langue. Les sons ont dû se mélanger et, entendus de loin, ressembler à un bavardage incohérent. Mais en écoutant de plus près, les Juifs parvinrent à discerner chacun la langue qui était la sienne. Du reste, Luc précise que ceux qui accusèrent les Douze d'ivresse le firent pour se moquer d'eux. Signalons que Luc utilise dans les V.6 et 8 le terme grec "dialektos" (dialecte) et en fait un synonyme de "glossa" (langue). Or ce terme dénote toujours une langue effectivement parlée par des hommes. Il n'y a par ailleurs aucune raison d'admettre que la glossolalie d'Actes 10: 46 et 19:6 ait été différente.



    2. La nature de la glossolalie dans 1 Corinthiens


    Si la plupart des charismatiques sont convaincus que le parler en langues de la Pentecôte a eu lieu dans des langues réelles, ils soutiennent cependant que la glossolalie dont parle Paul dans sa première épître aux Corinthiens était un langage inarticulé, d'origine inconnue et ne ressemblant à aucune langue parlée par les hommes. 1 Corinthiens justifie-t-il une telle conception ou l'étude du texte nous contraint-elle de tirer une autre conclusion?

    Parmi les différents dons que le Saint-Esprit accorde à l'Eglise, l'apôtre mentionne la "diversité des langues" (littéralement: "des genres de langues", 1 Corinthiens 12: 10). Aurait-il employé ce terme pour désigner un langage extatique? Un tel langage permet-il de distinguer entre différents "genres de langues"? Nous retrouvons la même expression "diverses langues" (littéralement: "genres de langues") dans 1 Cor 12:28. Ce sont des genres, des types différents, mais il s'agit toujours d'authentiques langues humaines. Paul, le grand globe-trotter et missionnaire de Dieu, loue le Seigneur de ce qu'il "parle en langue" plus que les Corinthiens (1 Cor 14:18). Le mot est employé au pluriel en grec, soit "parler en langues". Se serait-il exprimé ainsi s'il s'était agi d'un parler extatique?

    On retrouve ce pluriel dans le V. 6 du même chapitre. Il précise aussi dans le V.10 qu'il y a diverses langues et qu'aucune d'entre elles n'est sans signification. Mais si quelqu'un vient à parler dans une de ces langues et que lui-même ne la comprend pas, il sera un "barbare", un illettré pour celui qui parle (V.1 1). On objecte que l'apôtre utilise le mot grec "phônè" au lieu de "glôssa" dans les V. 10 et 11, qu il fait par là la différence entre les langues des hommes et le parler extatique. Mais rien ne prouve cela. Luc, nous l'avons vu, utilise lui aussi deux termes pour désigner les langues étrangères parlées par les Juifs de la diaspora.

    Les charismatiques font valoir que lorsqu'il dit: "Quand je parlerais les langues des hommes et des anges ... " (1 Cor 13:1), Paul distingue entre les langues de ce monde parlées par les hommes et des langues célestes, de caractère extatique. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'exprime au conditionnel: "Quand je parlerais ... Il énonce une hypothèse. Il dit aussi: "Quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes..." (1 Cor 13:2). Nous n'en concluons pas qu'il connaissait effectivement tous les mystères, qu'il savait transporter des montagnes et qu'il avait toute la connaissance. N'ajoute-t-il pas un peu plus loin: "Nous connaissons en partie et nous prophétisons en partie" (1 Cor 13:9)? D'autre part, il ne nous donne aucune indication quant aux langues des anges nous permettant de les assimiler à un parler extatique. Nous ignorons tout de ces langues angéliques et savons simplement que chaque fois que des anges se sont adressés à des hommes, ils l'ont fait dans la langue parlée par ces derniers.

    "Celui qui parle en langues s'édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l'Eglise" (1 Cor 1 : 4.5). Le fait que celui qui parle en langues s'édifie lui-même indique qu'il comprend ce qu'il dit. En effet, selon l'enseignement de l'Ecriture, l'édification a toujours lieu par la Parole qui s'adresse à l'intelligence. Mais il ne peut pas communiquer avec d'autres en une langue qu'ils ne comprennent pas; la langue étrangère l'empêche de les fortifier dans la foi. C'est pourquoi l'apôtre ne veut pas de glossolalie dans l'assemblée si ce qui est dit en langues n'est pas traduit pour les autres. "C'est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d'interpréter.... Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs des simples auditeurs répondra-t-il Amen à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis?" (V. 13.16).

    Paul établit donc le principe de "l'interprétation des langues" ("hermèneia glôssôn", 1 Cor 12: 1 0). Le mot grec rendu par "interprétation" signifie en fait "traduction" (Cf. Hébreux 7:2; Jean 1:42; 9:7). Et l'apôtre d'ajouter: "S'il n'y a point d'interprète, qu'on se taise dans l'Église et qu'on parle à soi-même et à Dieu" (V.28). L'examen du texte montre donc que rien ne nous oblige à conclure que la glossolalie de Corinthe était un langage céleste, un parler extatique. Il semble que l'autre explication s'impose, que ce charisme particulier ait consisté à parler dans des langues étrangères que les intéressés n'avaient pas apprises et ne savaient pas manier en temps ordinaire.

    Luc était l'associé et le compagnon de Paul. Il écrivit certainement le livre des Actes après que Paul eut rédigé la première épître aux Corinthiens (approximativement en l'an 62 pour les Actes, et en l'an 55 pour 1 Corinthiens). D'autre part, Luc connaissait l'Église de Corinthe et il est fort probable qu'il ait lu les lettres que l'apôtre avait envoyées à cette communauté (Cf. Act 18:1-1 1). Nous en concluons qu'il connaissait l'attitude de Paul concernant l'abus de la glossolalie. On constate en effet qu'en écrivant le livre des Actes, il utilise, après la mise au point concernant le parler en langues à Corinthe, le même terme que Paul pour désigner ce charisme: "parler en langue".

    Paul n'avait pas besoin de définir la nature de la glossolalie, en écrivant aux Corinthiens. Ces derniers savaient de quoi il s'agissait. Il n'en va pas de même pour Luc qui écrit son évangile et les Actes pour Théophile (Luc 1:1-4). Dans le Nouveau Testament, le mot grec traduit par "langue" désigne ou bien l'organe du corps qui permet de parler (Marc 7:33; Philippiens 2:1 1), ou bien une langue parlée, c'est-à-dire le moyen dont se servent les hommes pour communiquer. Le mot n'est jamais employé pour désigner une forme de discours extatique, un ensemble de sons inarticulés impropres à traduire une pensée. Un principe d'interprétation primordial affirme: "L'Ecriture s'interprète elle-même". Les mots de l'Ecriture ont donc le sens que leurs auteurs entendent leur donner. Paul écrit dans 1 Cor 14: 1 0: "Aussi nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n'en est aucune qui soit sans signification". Il semble donc qu'il songe aux langues que les hommes ont l'habitude d'utiliser pour communiquer entre eux. Il s'ensuit que dans tout le chapitre le mot a sans doute ce sens. Tel est l'avis de la grande majorité des exégètes. Il faut vouloir à tout prix chercher une justification biblique au parler extatique pour procéder à une autre interprétation.

    3. Le but de la glossolalie dans le Nouveau Testament


    Quand Dieu accorde des dons à l'Eglise, il le fait dans un but précis. Si ces dons n'ont plus de raison d'être, il les supprime. Par exemple, il n'accorde plus le don de l'inspiration prophétique, car ce qu'il nous révèle dans la Bible par les prophètes et les apôtres est suffisant pour rendre les hommes sages à salut par la foi en Jésus-Christ (2 Timothée 3: 14-17).

    A quoi devaient servir les charismes que le Christ ressuscité accorda aux apôtres et qu'énumère Marc 16: 15-18? On nous dit que les disciples "s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les miracles (littéralement: "les signes") qui l'accompagnaient" (Marc 16:20). Ces dons n'étaient donc pas une fin en soi, mais des signes chargés d'authentifier et de confirmer le message des apôtres. Ils attestaient qu'ils étaient dûment mandatés par Dieu, comme les prophètes, et que leur message était d'origine divine.

    Voilà pour les charismes en général. Qu'en est-il de la glossolalie en particulier? Quand on lit attentivement le livre des Actes, on constate que chaque fois que le don du parler en langues était accordé, des Juifs étaient présents. C'est le cas pour Jérusalem, le jour de la Pentecôte (Actes 2), pour Césarée (Actes 10 et 11) et pour Ephèse (Actes 19). L'Evangile n'avait pas besoin de ce charisme pour se frayer un chemin dans l'empire romain, car on y parlait partout le grec. Mais Israël avait besoin d'un signe. Le peuple de Dieu qui rejeta son Rédempteur devait savoir que le salut serait offert aux païens. Les Juifs venus à Jérusalem pour célébrer la Pentecôte furent surpris d'entendre des Galiléens parler leurs langues. Ils posèrent la question que Dieu voulait leur faire poser: "Que veut dire ceci?" (Actes 2:12). Pierre le leur expliqua, leur montrant qu'une prophétie de Joël était en train de s'accomplir, puis leur annonça l'Evangile. Trois mille Juifs se convertirent le même jour. Le signe avait opéré et accompli le dessein de celui qui l'avait accordé aux apôtres. Il avait "signifié" quelque chose. Pierre conclut sa prédication en disant: "Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié" (Actes 2:36). Israël devait savoir que Dieu le bénissait, lui et toutes les nations, en Christ, que Jésus crucifié et ressuscité était le Messie promis aux Juifs. "La promesse est pour vous et pour vos enfants", dit Pierre aux Juifs qui l'écoutent (Actes 2:39).

    Mais Luc nous raconte aussi dans le deuxième texte des Actes où il est question de glossolalie, que les Juifs croyants qui avaient accompagné Pierre à Césarée "furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les païens, car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu" (Act 10:45.46). Le don des langues devait donc "signifier" à Israël que le salut apporté par le Christ était aussi destiné aux païens, qu'en lui toutes les nations de la terre seraient bénies, conformément à la promesse faite à Abraham (Genèse 12: 1-3). Pierre l'avait déjà annoncé à la Pentecôte: "La promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera" (Actes 2:39). Il n'était pas évident pour Israël que les païens devaient avoir part au salut par le Messie issu de David. Il y eut bien des réticences à ce sujet parmi les premiers Juifs convertis au christianisme. Un signe s'imposait à Césarée. Dieu le donna.

    Quant à la glossolalie dans l'Eglise de Corinthe, Paul l'explique comme un signe du jugement divin. Il cite, en les paraphrasant, Deutéronome 28:49 et Esaïe 28:11.12: "Il est écrit dans la loi: C'est par des hommes d'une autre langue et par des lèvres d'étrangers que je parlerai à ce peuple, et ils ne m'écouteront même pas ainsi, dit le Seigneur", et il conclut: "Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants" (1 Cor 14:21.22). Dieu a souvent châtié son peuple rebelle en faisant envahir son pays par des nations étrangères, parlant une autre langue. Moise et Esaïe ont prédit ce type de punition, et leur prophétie s'est accomplie quand les Assyriens et les Babyloniens conquirent la Palestine. La glossolalie est elle aussi, à sa façon, un signe du châtiment dont Dieu frappe son peuple endurci qui rejette le Messie. Connaissant les prédictions de Deutéronome 28 et Esaïe 28, les Juifs incrédules pouvaient savoir ce que le parler en langues dans l'Eglise chrétienne de l'époque signifiait pour eux.

    S'il en est ainsi, la glossolalie revêt un caractère temporaire. L'apôtre écrit en effet: "Les prophéties seront abolies, les langues cesseront, la connaissance sera abolie" (1 Cor 13:Cool. On notera l'emploi de deux verbes différents, "être aboli" et "cesser". Paul ne dit pas que les langues seront abolies, comme le seront les prophéties et la connaissance, mais qu'elles cesseront. De plus, le verbe grec utilisé est conjugué au moyen (ni l'actif, ni le passif); le sujet est donc à la fois l'objet de l'action. Ce qui donne en traduction littérale: "les langues cesseront d'elles-mêmes", quand elles n'auront plus de raison d'être, quand le signe qu'elles constituent ne sera plus nécessaire. "Quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli" (1 Cor 13:10). L'Eglise chrétienne en était à l'époque apostolique au stade de l'enfance. Certains commentateurs pensent que le temps où "ce qui est parfait sera venu" désigne le salut éternel. Mais ne fait-il pas plutôt allusion à l'époque où l'Eglise n'aura plus besoin de révélation directe, parce qu'elle possédera toute la révélation que le Seigneur veut lui accorder par l'entremise des prophètes et des apôtres? Si cette interprétation est correcte, le don des langues devait disparaître après l'époque apostolique. Et de fait, l'histoire de l'Eglise chrétienne nous enseigne que la glossolalie ne fut plus pratiquée après la mort des apôtres.

    L'Eglise apostolique était l'Eglise chrétienne dans son enfance. C'est ce qui permet aussi à Paul d'affirmer que l'abus auquel la glossolalie donnait lieu à Corinthe était le signe, le symptôme d'un manque de maturité spirituelle. Les chrétiens de cette ville attachaient beaucoup d'importance (beaucoup de trop) aux charismes spectaculaires, à ce qui frappe l'oeil, négligeant l'unité de l'esprit, l'attachement à la vérité, la fraternité, la charité et tout ce qui est fondamental pour l'existence et la vie de l'Eglise chrétienne. 1 Corinthiens est à cet égard plein de reproches. Aussi l'apôtre leur écrit-il, après avoir énuméré les charismes que Dieu accorde à son peuple: "Je vais encore vous montrer une voie par excellence" (1 Cor 12:31), et exalte-t-il le plus beau des dons, celui qui édifie le mieux l'Eglise chrétienne: la charité (1 Cor 13). Face aux abus engendrés par la glossolalie, il leur dit: "Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement; mais pour la méchanceté, soyez enfants, et, à l'égard du jugement, soyez des hommes faits", c'est-à- dire hommes mûrs, des adultes (1 Cor 14:20). Celui qui prophétise édifie l'Eglise, tandis que celui qui parle en langues est seul à s'édifier (1 Cor 14:3.4). Les Corinthiens avaient trop tendance à se comporter comme des enfants, à attirer l'attention sur eux, à se faire valoir en s'adonnant au parler en langues. Ils agissaient de façon égocentrique et vaniteuse, au lieu de songer au bien-être spirituel de leur communauté.

    Quand le don des langues cessa-t-il ? Rappelons qu'il était un signe que Dieu accorda à l'Eglise chrétienne naissante, un symptôme de son enfance, et plus particulièrement un signe du jugement dont il frappait Israël, attestant en même temps à son peuple apostat qu'il se tournait vers les païens et offrait le salut aux hommes de toutes les langues. On peut donc admettre que la glossolalie disparut quand elle eut cessé de remplir le rôle que Dieu lui avait assigné. Cette disparition ne fut sans doute pas brutale Toujours est-il qu'après la mort des apôtres nous n'avons pratiquement plus de témoignages quant à la pratique de la glossolalie. Irénée (ca. 115-202) raconte qu'à son époque des frères « avaient des dons prophétiques et parlaient par l'Esprit en toutes sortes de langues » (Adversus Haereses V,6). Il s'agit peut-être d'un phénomène isolé. Ce Père de l'Eglise n'affirme nulle part que ce charisme avait survécu dans l'Eglise depuis l'époque apostolique. Tertullien (ca. 150-230) en parle également (De Anima, c. 9). Mais on sait que ce Père de l'Eglise s'est tourné au cours de sa carrière vers le montanisme, une secte qui exaltait entre autres les dons extraordinaires de l'Esprit et que condamnait l'Eglise de l'époque. Dans son commentaire de 1 Corinthiens 14, Chrysostome (345-407) parle de la glossolalie comme d'une chose mystérieuse qui échappe à son entendement. Constantinople est le théâtre de scènes extatiques où on profère des sons inarticulés, pousse des cris, à grand renfort de gestes désordonnés et de convulsions. Chrysostome désapprouve fermement de telles manifestations (Homélie sur Esaïe 6:2). On retrouve la glossolalie de façon intermittente dans l'histoire de certains ordres mendiants du XIII siècle, chez des "prophètes" anglais du XVI siècle, les disciples de Georges Fox, les jansénistes en France et dans des mouvements de réveil du siècle dernier (Angleterre, Irlande, Suède, Amérique). Mentionnons aussi les "prophètes" chez les camisards, au début du XVIIII siècle. Les terribles souffrances que la révocation de l'édit de Nantes avait imposées aux Huguenots avaient exaspéré leurs sentiments et conféré à leur foi et leur espérance une exaltation qui donnait à leurs réunions clandestines une allure rappelant certains rassemblements de charismatiques d'aujourd'hui. La glossolalie allait de pair avec la prophétie. Mais les prédictions qu'on attribuait au Saint-Esprit ne se sont pas toujours réalisées. C'est ainsi que les camisards attendaient la résurrection de l'un d'entre eux en 1708, et cette résurrection n'eut pas lieu. Il en est de même des Irvingiens d'Ecosse au XIX siècle. Une grande réserve s'impose donc quant à l'origine et la nature des quelques cas de glossolalie attestés par l'histoire de l'Eglise chrétienne. Si le parler en langues est l'oeuvre du Saint-Esprit, pourquoi son attestation dans l'histoire du christianisme est-elle si inconsistante et intermittente? Si ce don est aussi important que l'affirment les charismatiques, pourquoi ne surgit-il qu'ici et là, dans des communautés qui recherchent et cultivent l'exaltation et en font un ingrédient indispensable de la piété chrétienne? Il y a eu dans l'histoire de l'Eglise chrétienne beaucoup de belles figures de foi et de piété, solidement enracinées dans l'Ecriture Sainte et manifestement remplies du Saint-Esprit, qui ne pratiquaient pas ce charisme. Pourquoi ?


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