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Ne converser qu'avec les anges! Pas avec les hommes ! PREUVE DIEU : PLUSIEURS CHOSES ANNONCéES SE SONT ACCOMPLIES !SAINTES ECRITURES POUR ÊTRE SÛRE

 

Ce Père commença à me faire vivre avec plus de perfection. Il n'y avait rien, me disait-il, que je ne dusse faire pour contenter Dieu entièrement. Mais voyant que mon âme, loin d'être forte, était encore très tendre, il me conduisait avec beaucoup de prudence et de douceur. Un sacrifice entre tous me coûtait, c’était de renoncer à certaines amitiés, très innocentes par elles-mêmes, mais auxquelles je tenais beaucoup.

Il me semblait d'ailleurs que je ne pouvais le faire sans montrer de l'ingratitude; aussi je disais à mon confesseur que, ces relations étant sans aucune offense de Dieu, je ne voyais pas pourquoi je devais me montrer ingrate. Il me conseilla de recommander la chose à Dieu durant quelques jours, et de dire l'hymne Véni Creator, afin qu'il m'éclairât sur ce qu'il y avait de mieux à faire.

Un jour, après être restée longtemps en oraison, et après avoir supplié le Seigneur de m'aider à le contenter en tout, je commençai l'hymne: pendant que je la disais, j'entrai dans un ravissement qui me tira presque hors de moi-même; il fut subit, mais si manifeste, que je ne pouvais en douter. C'était la première fois que Dieu m'accordait la faveur d'un ravissement.

J'entendis ces paroles:

« Je ne veux plus que tu converses avec les hommes,

mais seulement avec les anges ».

Je fus saisie d'effroi, soit parce que le mouvement extatique s'était fait sentir avec force, soit parce que ces paroles me furent dites dans le plus intime de mon âme. Mais lorsque cette crainte, causée par une grâce si nouvelle pour moi, se fut évanouie, je me sentis inondée de consolation.

Ces paroles se sont parfaitement accomplies; jamais depuis lors je n'ai pu lier aucune amitié, ni trouver des consolations dans quelque affection particulière, si ce n'est à l'égard des personnes animées d'amour pour Dieu et s'efforçant de le servir.

Quand je le voudrais, ce n'est plus en mon pouvoir,

même s'il s'agit de parents ou d'amis.

Dès que je ne rencontre ni cet amour de Dieu, ni la pratique de l'oraison, toute relation, quelle qu'elle soit, me devient une croix pénible. Autant que j'en puis juger, ce sont là mes sentiments. Depuis le jour où Dieu, en un instant (car cela ne dura pas, ce me semble, davantage), changea entièrement sa servante, ma résolution' de renoncer à tout pour l'amour de lui fut inébranlable.

On n'avait plus besoin de me presser. Jusque-là mon confesseur, voyant combien un tel sacrifice me coûtait, n'avait osé me donner l'ordre formel de le faire. Il attendait sans doute ce changement de la main du Seigneur, qui l'opéra en effet. Quant à moi, je désespérais d'y parvenir, car j'avais essayé de lutter, mais la difficulté était si grande, que je cessais de combattre contre une affection qui ne me paraissait pas blesser la conscience.

Dieu brisa mes chaînes, et il me donna la force d'exécuter ce que j'avais auparavant entrepris en vain. Je le dis à mon confesseur, je quittai tout en la manière qu'il me l'ordonna, et une pareille détermination fit le plus grand bien à la personne avec laquelle j'étais liée.

Dieu soit éternellement béni de m'avoir donné, en un instant, cette liberté que, malgré tous mes efforts, je n'avais pu acquérir en plusieurs années, quoique bien des fois je me fusse fait une violence telle, que ma santé avait eu beaucoup à en souffrir. Comme ce fut l'ouvrage du Tout-Puissant et du vrai Maître de toutes les créatures, je n'éprouvai aucune peine.

Chapitre 25

 

Je crois utile, mon père, d'exposer ici la nature de ces paroles que Dieu adresse à l'âme, et l'impression qu'elles produisent sur elle, afin que vous en ayez une idée nette. Car, comme vous le verrez par la suite de mon récit, depuis la première fois que le divin Maître me fit cette faveur, il a continué de me l'accorder très souvent jusqu'à ce jour.

Ces paroles sont parfaitement distinctes, mais on ne les entend pas des oreilles du corps; l'âme, néanmoins, les entend d'une manière beaucoup plus claire que si elles lui arrivaient par les sens. On a beau résister pour ne pas les entendre, tout effort est inutile. Pour la parole humaine, il dépend de nous de ne pas l'entendre, nous pouvons fermer nos oreilles; nous pouvons encore concentrer notre attention sur un autre objet, de manière à n'entendre qu'un son confus, sans saisir le sens de ce qui est dit. Mais pour les paroles que Dieu adresse à l'âme, il n'y a aucun moyen de ne pas les entendre. Malgré nous, elles nous forcent à écouter, et obtiennent de notre entendement une attention parfaite à tout ce que Dieu veut lui dire;

il ne sert de rien ici de vouloir ou de ne pas vouloir.

Par là, le Tout-Puissant nous fait entendre qu'il faut lui obéir,

et il nous prouve qu'il est notre véritable Maître.

J'ai sur ce sujet une grande expérience; car la crainte d'être trompée m'a fait résister près

de deux ans à ces paroles intérieures [15];

et maintenant encore j'essaie de temps en temps de résister,

mais sans grand succès.

Je voudrais signaler les erreurs où l'on peut tomber en cette matière, bien qu'à mon avis le danger soit bien peu, ou même nullement à redouter, pour les personnes qui en ont une connaissance expérimentale, mais il faut que cette connaissance soit grande. Je souhaiterais aussi faire connaître en quoi

les paroles du bon esprit diffèrent de celles du mauvais,

et de celles que l'entendement forme intérieurement ou qu'il se dit à lui-même; car cela peut arriver. Je doutais d'abord si l'entendement pouvait ainsi se parler, mais aujourd'hui même il m'a semblé qu'il le pouvait.

J'ai reconnu par une très grande expérience que Dieu me parlait,

en ce que plusieurs choses qui m'étaient annoncées deux et trois ans à l'avance

se sont toutes accomplies, sans qu'aucune jusqu'à ce jour ait été démentie par

les faits.

J'ai encore reconnu, à d'autres caractères d'une clarté frappante, que ces paroles provenaient de l'esprit de Dieu, comme je me propose de le dire.

Selon moi, il peut arriver qu'une personne qui recommande à Dieu de tout son cœur une affaire dont elle est vivement préoccupée, se figure entendre une réponse; par exemple, que sa prière sera ou ne sera pas exaucée. Cela est, en effet, très possible. Toutefois, l'âme qui aura entendu des paroles divines verra clairement ce qu'il en est; car entre elles et les autres, il y a une grande différence.

Quand c'est l'entendement qui forme ces paroles, quelque subtilité qu'il y mette, il voit que c'est lui qui les arrange et qui les profère. En un mot, lorsque l'entendement est l'auteur de ces paroles, il agit comme une personne qui ordonne un discours; et quand elles émanent de Dieu, il écoute ce qu'un autre dit.

Dans le premier cas, il verra clairement qu'il n'écoute point, mais qu'il agit; et les paroles qu'il forme ont je ne sais quoi de sourd, de fantastique, et manquent de cette clarté qui est le caractère inséparable de celles de Dieu. Aussi pouvons-nous alors porter notre attention sur un autre objet, de même qu'une personne qui parle peut se taire;

mais lorsque c'est Dieu qui nous parle, cela n'est plus en notre pouvoir.

 

Il y a encore une autre marque, la plus évidente de toutes: c'est que les paroles qui viennent de l'entendement ne produisent aucun effet, tandis que celles qui viennent de Dieu sont paroles et œuvres tout ensemble.

C'est pourquoi, lors même qu'il les profère non pour enflammer notre amour, mais simplement pour nous reprendre de nos fautes, dès la première, il dispose l'âme et la rend capable de tout entreprendre pour son service;

il l'attendrit, il l'illumine, il répand en elle la joie et la paix.

La trouve-t-il dans la sécheresse, le trouble et l'inquiétude, en lui parlant il lui enlève ces peines comme avec la main et fait plus encore. Le Seigneur semble vouloir lui donner ainsi à comprendre qu'il est tout-puissant, et que ses paroles sont des oeuvres.

Il y a donc, à mon avis entre les paroles venant de nous et celles qui viennent de Dieu,

la différence qui se trouve entre parler et écouter, ni plus ni moins.

Lorsque je parle, comme je l'ai dit, j'arrange moi-même avec l'entendement ce que je dis; mais si l'on me parle, je n'ai qu'à écouter, ce qui ne me donne aucune peine.

Dans le premier cas  il y a dans les paroles quelque chose d'indécis, comme il arrive lorsqu'une personne se trouve dans un demi-sommeil. Mais dans le second, les paroles sont prononcées par une voix si claire, qu'on ne perd pas une syllabe de ce qui est dit; et quelquefois elles se font entendre dans un temps où l'âme est si troublée, et a l'entendement si distrait, qu'elle ne pourrait former une seule pensée raisonnable.

Malgré cela, elle entend ces paroles, dont la première suffit pour la changer, et elle y trouve exprimées des pensées élevées, que, même au sein du plus profond recueillement, elle n'aurait jamais été capable de concevoir.

Cela est plus vrai encore dans le ravissement;

car ses puissances étant alors suspendues,

comment pourrait-elle entendre des vérités qui jamais ne se seraient présentées à sa mémoire? Et comment ces vérités se présenteraient-elles, alors que cette puissance n'agit plus, et que l'imagination est comme liée?

Il y a ici une observation à faire: si l'âme a des visions ou entend des paroles divines pendant qu'elle est ravie, ce n'est jamais pendant que l'âme est unie à Dieu dans le plus haut degré du ravissement:

car alors, comme je l'ai expliqué en parlant, je crois, de la seconde eau, toutes les puissances de l'âme étant entièrement perdues en Dieu, elle ne peut ni voir, ni écouter, ni entendre.

Elle est complètement au pouvoir d'un autre, et pendant ce temps, qui est de peu de durée, le Seigneur,

me semble-t-il, ne lui laisse de liberté pour rien.

Mais une fois que ce temps si court est passé, l'âme persévère encore dans le ravissement; ses puissances, sans être entièrement perdues en Dieu, demeurent néanmoins presque sans action; elles sont comme absorbées et incapables de raisonner; et c'est alors qu'elle entend les paroles divines.

Il y a tant de moyens de discerner ces deux genres de paroles, qu'il est difficile que l'on s'y trompe souvent; j'ajoute même qu'une âme exercée et prudente en verra très clairement la différence.

Sans montrer sous combien de rapports elles diffèrent, je me contenterai de signaler celui-ci. Les paroles qui viennent de nous ne produisent aucun effet, et l'âme ne les admet pas,

tandis qu'elle est forcée, malgré elle, d'admettre les paroles divines.

En outre, elle ne leur accorde aucune foi, elle les considère plutôt comme des rêveries de l'entendement, et n'en tient pas plus compte que des paroles d'un frénétique. Mais Dieu se fait-il entendre, nous écoutons ses paroles comme si elles sortaient de la bouche d'une personne très sainte, très savante, de grande autorité, que nous savons être incapable de mentir; ce qui est même une comparaison trop basse. Ces paroles, en effet, sont parfois accompagnées de tant de majesté, que, sans considérer de qui elles procèdent  nous ne saurions ne pas trembler quand elles nous reprennent de nos fautes, et ne pas nous fondre d'amour quand elles nous témoignent de l'amour.

De plus, comme je l'ai dit, elles présentent à notre esprit des vérités bien éloignées de la mémoire, et elles expriment si rapidement des pensées si admirables, qu'il nous faudrait beaucoup de temps seulement pour les mettre en ordre: à mon avis, il nous est impossible de ne pas voir alors que de telles paroles ne sont pas notre oeuvre Il serait donc superflu de m'arrêter davantage sur ce sujet; une personne qui en a l'expérience ne saurait, selon moi, s'y tromper et tomber dans l'illusion à moins qu'elle ne veuille, de propos délibéré, se tromper elle-même.

 

Ainsi, je le répète, à moins qu'une âme ne soit assez misérable pour feindre de plein gré, et dire qu'elle entend quand elle n'entend pas, ce qui serait fort mal, elle verra clairement quand c'est elle-même qui forme le discours et profère des paroles; ne pas le voir me semble impossible, surtout si elle a entendu Dieu lui parler une seule fois.

Que si elle ne l'a pas entendu, elle pourra rester toute sa vie dans l'illusion, se figurant qu'on lui parle.

J'avoue néanmoins que je ne conçois pas une pareille erreur.

Car enfin, ou cette âme veut entendre, ou elle ne le veut pas. Si ce qu'elle entend la tourmente, si réellement elle ne veut rien entendre, soit pour échapper à mille craintes, soit pour beaucoup d'autres motifs qui lui font désirer la tranquillité dans l'oraison, pourquoi laisse-t-elle à son entendement la liberté de coordonner des raisonnements? Car il faut du temps pour cela. Quand c'est Dieu qui parle, en un instant sa parole nous instruit, et nous fait comprendre des choses que nous ne pourrions coordonner en un mois; quelques-unes sont telles que l'âme et l'entendement en demeurent tout étonnés. Voilà la vérité;

et quiconque aura de ceci une connaissance expérimentale, verra que tout ce que j'ai dit est d'une exactitude parfaite.

Je bénis Dieu de ce que j'ai su l'expliquer.

 

Quand c'est le démon qui nous parle, non seulement ses paroles ne produisent pas de bons effets, mais elles en produisent de mauvais.

Cela ne m'est arrivé que deux ou trois fois, et le Seigneur m'a aussitôt avertie de l'illusion.

Outre que l'âme demeure dans une extrême sécheresse, elle se trouve en proie à je ne sais quelle inquiétude, pareille à celle que j'ai bien des fois ressentie au milieu des grandes peines d'esprit et des diverses tentations, dont Dieu a permis que je fusse assaillie;

c'est un tourment que j'endure assez souvent encore, comme on le verra par mon récit.

On ne sait d'où vient cette inquiétude, mais on sent que l'âme résiste, qu'elle se trouble et s'afflige sans savoir pourquoi;

car les paroles de l'esprit de ténèbres n'ont rien de mauvais,

mais semblent plutôt bonnes. Je me demande si cela ne vient point de ce qu'un esprit en sent un autre.

 Sans doute, ce sont d'heureux commencements et des sentiments louables;

mais ils ne suffisent pas à faire discerner les effets du bon

et du mauvais esprit.

C'est pourquoi il est à propos de marcher toujours avec une grande circonspection, parce que les personnes qui, dans l'oraison, n'auraient pas dépassé ces petites faveurs, pourraient facilement être trompées si elles avaient des visions ou des révélations.

Quant à moi, je n'ai reçu ces dernières grâces que lorsque j'étais déjà élevée par la pure bonté du Seigneur,

à l'oraison d'union.

Je dois cependant excepter cette première apparition de Notre Seigneur, qui eut lieu il y a bien des années, ainsi que je l'ai dit (cf. chap. 7). Et plût à sa divine Majesté que j'eusse compris dès lors, comme je l'ai compris depuis, que cette vision était véritable! Je n'en aurais pas retiré peu d'avantage.

Quand c'est le démon qui agit, loin de répandre une douce paix dans l'âme,

il ne lui laisse que de l'effroi et un grand dégoût.

Je tiens pour certain que Dieu ne lui permettra jamais de tromper une personne qui se défie d'elle-même en tout, et qui est si ferme dans la foi, que pour le moindre article de sa croyance, elle se dévouerait à mille morts. A cause de cette généreuse disposition que Dieu ne tarde pas à lui inspirer, et qui rend sa foi vive et inébranlable,

l'âme met un soin continuel à se conformer en tout à ce qu'enseigne l'Église;

dans ce but, elle interroge ceux qui peuvent l'éclairer.

Elle est si immuablement attachée à ces vérités saintes, que toutes les révélations imaginables, vît-elle les cieux ouverts, ne seraient pas capables d'ébranler sa croyance sur un seul point de l'enseignement de l'Église.

S'il arrive que l'âme sente vaciller sa foi sur quelque point, ou qu'elle s'arrête tant soit peu à cette pensée: Si c'est Dieu qui me dit ceci, ce pourrait bien être aussi vrai que ce qu'il a dit aux saints; cette hésitation et cette pensée viendraient du démon, qui commencerait à la tenter par un premier mouvement, et ce serait un très grand mal si elle s'y arrêtait. Mais je suis convaincue que même ces premiers mouvements seront bien rares, si l'âme est revêtue de cette force que Dieu donne aux personnes qu'il favorise de ces grâces.

Car, pour la plus petite des vérités que l'Eglise nous propose,

elle se sent la force d'écraser tous les démons.

 

Lorsqu'une âme ne voit point en elle cette vigueur de la foi, et lorsque la dévotion ou les visions qu'elle a ne contribuent pas à l'augmenter, je dis qu'elle ne doit pas les tenir pour sûres.

Quoiqu'elle ne s'aperçoive pas sur l'heure du mal qu'elle en reçoit, ce mal, peu à peu, pourrait devenir considérable.

Je vois, et je sais par expérience, qu'il ne faut se persuader qu'une chose

vient de l'esprit de Dieu,

qu'autant qu'elle se trouve conforme à l'Écriture sainte.

S'il y avait la plus légère divergence,

je croirais que ces visions viennent du démon,

avec une fermeté incomparablement plus grande que je ne regarde les miennes comme venant de Dieu, quelque conviction que j'en aie. Avec cette divergence, on n'a pas besoin d'autres marques; car seule elle démontre d'une manière si évidente l'action du mauvais esprit, que si le monde entier m'assurait que c'est l'esprit de Dieu, je ne le croirais pas.

 

 

Suite !! 

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