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Martin Luther !? INDULGENCES DéNONCéES !? FORME DE CORRUPTIION 16è Siècle ! VOLTAIRE ET L'éPOQUE DES LUMIèRES !

 

Critiques de la Réforme et des Lumières 

Portrait de Luther par Cranach l'Ancien

Les indulgences sont dénoncées d'abord par John Wyclif (1320-1384) et Jan Hus (1369-1415), qui remettent en cause les abus.

Parmi ceux-ci, on peut citer l'indulgence accordée en 1506 pour quiconque aiderait à la construction de la nouvelle basilique Saint-Pierre.

C'est également l'époque du scandale lié au dominicain Johann Tetzel, chargé en 1516-1517 de vendre les indulgences au nom d'Albert de Brandebourg, archevêque de Mayence, intéressé à la vente par une commission de 50% promise par la Curie. On lui attribue alors le slogan : « Sobald das Geld im Kasten klingt, Die Seel’aus dem Fegfeuer springt » (« aussitôt que l'argent tinte dans la caisse, l'âme s'envole du Purgatoire »). La pratique des indulgences est donc de plus en plus perçue comme une forme de corruption au cours du XVIe siècle.

L'Antéchrist vu par Lucas Cranach l'Ancien : le pape vendant des indulgences

Martin Luther attaque, quant à lui, le principe même de la pratique dans ses 95 thèses de Wittenberg : selon lui, seul Dieu peut justifier les pécheurs. Il dénonce à la fois les indulgences pour les âmes du Purgatoire (thèses 8–29) et celles en faveur des vivants (thèses 30–68). Dans le premier cas, les morts étant morts, ils ne sont plus tenus par les décrets canoniques — à terme, c'est le Purgatoire lui-même qui est remis en cause.

À ce sujet, Luther s'élève également contre le marchandage des indulgences et accuse l'Église de profiter de la peur de l'Enfer : « Ils prêchent l'homme, ceux qui disent qu'aussitôt tintera l'argent jeté dans la caisse, aussitôt l'âme s’envolera [du Purgatoire] » (thèse 27).

Dans le deuxième cas, Luther souligne que la repentance seule vaut rémission des peines, sans nul besoin de lettres d'indulgence. Au contraire, selon lui, l'indulgence détourne les pécheurs de leur véritable devoir, la charité et la pénitence.

La « querelle des Indulgences » est donc l'une des causes du schisme entre catholiques et protestants.

À l'époque des Lumières, Voltaire peut encore consacrer l'article « Expiation » de son Dictionnaire philosophique (1764) à l'histoire et à la critique de la pratique. Il en retrace correctement l'origine aux « Barbares qui détruisirent l'Empire romain » et accuse le pape Jean XII qui, selon lui, « faisait argent de tout », d'avoir appliqué le raisonnement aux péchés : «  Après avoir ainsi composé avec les hommes, on composa ensuite avec Dieu ». Cependant, la critique pèse surtout sur les abus qui entachent la pratique, et se teinte de gallicanisme : Voltaire accuse cette tarification de ne pas avoir été approuvée par un concile.

Après la Réforme

L'Église catholique mettra suite à la Réforme un frein aux abus les plus criants. Ainsi, Léon X, dans sa condamnation de Luther, rappelle la distinction entre rémission de la peine temporelle et rémission du péché à proprement parler. Néanmoins, la pratique perdure jusqu'à nos jours, encadrée d'abord par la Congrégation des indulgences, créée par Clément VIII (1592–1605) et intégrée à la Curie romaine par Clément IX en 1669 — ses compétences sont transférées en 1908 au Saint-Office puis en 1917 à la Pénitencerie apostolique, qui en a toujours la charge.

Jusqu'au concile Vatican II, les paroissiens comportent encore, dans le chapitre consacré aux prières, une section sur les indulgences. Ainsi, le Paroissien des fidèles publie une liste d'invocations indulgenciées : les invocations « Mon Jésus, miséricorde ! » ou « Cœur agonisant de Jésus, soyez mon amour » correspondent à 100 jours de pénitence, tandis que « Saint Joseph, patron de la bonne mort, priez pour nous » équivaut à 300 jours[1].

L'indulgence aujourd'hui

La doctrine des indulgences a été rappelée par le concile Vatican II puis la constitution apostolique Indulgentiarum doctrina de Paul VI, reprise dans le Code de droit canonique de 1983. Dans le Catéchisme de l'Église catholique de 1992 (§ 1471–1479), l'Église réaffirme son droit à octroyer les indulgences, « en vertu du pouvoir de lier et de délier qui lui a été accordé par le Christ Jésus » (§ 1478). Elle précise que l'indulgence libère seulement de la « peine temporelle » du péché et non de la « peine éternelle » — c'est-à-dire de la privation de la « vie éternelle », de la communion avec Dieu. De nouveau, elle rappelle que l'indulgence est accordée au pécheur non pas en vertu de ses pénitences seules, mais de la communion des saints.

Si la pratique est moins courante que par le passé, elle subsiste clairement : ainsi, le Catéchisme recommande toujours, avec l'aumône et les œuvres de pénitence, l'usage des indulgences en faveur des défunts (§ 1032). La principale indulgence est accordée à l'occasion du jubilé, dont elle est l'« un des éléments constitutifs » selon Jean-Paul II (bulle d'indiction Incarnationis mysterium, § 9.1). C'est à l'occasion du jubilé de l'an 2000 que la Pénitencerie apostolique a jugé bon de rappeler les conditions d'acquisition de l'indulgence. Dans tous les cas — indulgence plénière ou partielle —, le fidèle doit être en « état de grâce ».

Accord luthéro-catholique sur la justification par la foi

En 1999, le Vatican a signé avec la Fédération luthérienne mondiale l'accord luthéro-catholique sur la justification par la foi. Les deux confessions manifestaient leur accord sur ce principe que seule la foi sauve.

Lors du jubilé de l'an 2000, l'Église catholique a attribué des indulgences, malgré les protestations protestantes[2]. La doctrine catholique des indulgences reste donc un point de friction avec les autres confessions chrétiennes. Pour l'Église catholique, la pratique des indulgences ne concerne que la remise des peines temporelles et ne remet donc pas en question la doctrine de la justification.

 

 

Suite !! 

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