De grands hommes S2 !

 

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Le sermon portait sur la réception du saint Esprit, sur les effets qu'il produit quand l'homme est admis à le recevoir et sur la félicité qu'il en éprouve. En se séparant du curé, Lacordaire se prosterna devant lui en lui demandant sa bénédiction. Il attesta au château du comte des Garets que le sermon sur le saint Esprit " avait éclairé et développé une idée qu'il poursuivait depuis bien des années ". Les contemporains du curé d'Ars qui le connaissaient de près, l'appelaient " réceptacle du Saint-Esprit ".

Les dons de clairvoyance et de prophétie que possédaient les deux saints provenaient de l'obéissance parfaite à la volonté de Dieu qu'ils avaient acquise. " Je suis comme un rabot dans les mains du Bon Dieu ", disait le saint curé et lorsqu'on voulait savoir comment il arrivait à pénétrer les secrets du cœur humain et prévoir l'avenir, il répondait en s'esquivant : " Bah, c'est un souvenir ", ou bien : " Oh, c'est une idée qui m'est passée par la tête ".

Le père Séraphim, quant à lui, disait : " Pareil au fer entre les mains du forgeron, je me suis donné tout entier à Dieu et je ne dis à celui qui vient que ce que Dieu m'ordonne de lui dire. Le cœur de l'homme est un mystère, Dieu seul le connaît et s'il m'arrivait de chercher la réponse moi-même, je me tromperais. Je ne parle que lorsque la parole m'est donnée ".

Saint Séraphim mourut dans la nuit du 2 janvier 1833 dans sa cellule du monastère, agenouillé devant l'icône de la Vierge ; l'une des pages de son Évangile ouvert se consumait au feu du cierge allumé. C'est l'odeur du brûlé qui attira l'attention des moines. Le starets avait bien prédit que sa mort serait annoncée par le feu. Dans la soirée, on l'avait encore entendu chanter les hymnes pascales qu'il aimait tant et, lorsque les moines pénétrèrent chez lui, ils le crurent endormi de fatigue, car son corps avait encore gardé sa chaleur.

On rapporte qu'à l'heure de sa mort une lumière extraordinaire éclaira le ciel, et un moine, en la voyant, s'écria " C'est l'âme du père Séraphim qui s'élève vers le trône du Seigneur ! ".

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Il naît en 1759 et entre au monastère de Sarov à l’âge de vingt ans, où il reste jusqu’à sa naissance au ciel en 1833. Pendant quarante-six ans il vit d’abord comme moine en communauté, puis, de 1794 à 1810, comme ermite, et en dernier lieu, comme reclus dans le monastère de Sarov. Durant toutes ces longues années il mène le dur combat vers la perfection en Christ, bénéficiant de nombreuses grâces, notamment des apparitions de la Sainte Mère de Dieu.

La grande originalité de l'enseignement de saint Séraphim est avant tout son insistance que « le but de la vie chrétienne est l’acquisition du Saint-Esprit de Dieu ». De son vivant il a témoigné de la présence de l’Esprit-Saint dans le monde : l’événement le plus remarquable de sa vie s’est produit un jour d’hiver en plein forêt en 1830, lorsqu’il a été transfiguré, devant et avec son disciple Nicolas Motovilov, par la lumière incréée de l’Esprit-Saint.

La méditation fervente de l’Évangile, jointe à la prière, l’aident à surmonter les angoisses de la solitude pendant les longues nuits d’hiver, quand la tempête assaille sa hutte et le démon sa âme. Un incident tragique clôt cette première période solitaire. Des bandits assaillent le saint et l’assomment à coups de bâton. Des blessures qu’il reçoit ainsi, il ne se relèvera jamais entièrement. À partir de cette époque, il marchera courbé, en s’appuyant sur un bâton comme un vieillard. Néanmoins, il retourne dans son ermitage après une autre vision de la Mère de Dieu qui l’appelle à des nouvelles luttes spirituelles.

 À partir de 1807, il prend sur lui la croix du silence complet. À ses " enfants spirituels " qui s’en affligent il répond : " Il est bon de parler pour Dieu, mais il est mieux encore de se purifier pour lui intérieurement ". Jusqu’en 1810 il demeure dans le silence, ne parlant à personne et prosternant la face contre terre quand il rencontre un passant dans la forêt, jusqu’à ce que celui-ci se soit éloigné. Ce silence est pour lui " la croix sur laquelle l’homme doit se crucifier avec tous ses péchés et toutes ses passions " (Instructions spirituelles, 38).

 

LE RECLUS DE SAROV

En 1810, un ordre de l’higoumène (abbé) de Sarov, dû à des intrigues de moines, ordre auquel il se soumet humblement, l’oblige à retourner au couvent. Mais Dieu ne lui permet pas encore de rompre son voeu de silence et il demande à son supérieur la bénédiction pour la vie de zatvor, c’est-à-dire la réclusion dans une cellule étroite où ne pénètre personne et dont il ne sort jamais. Un secret presque absolu plane sur cette phase de son existence. On sait seulement qu’il prie et qu’il lit l’Évangile : chaque semaine, il lit le Nouveau testament en entier. Sa cellule est pauvre et froide. Dans le vestibule se trouve son propre cercueil auprès duquel il médite longuement. Une seule petite lumière brille dans le " coin des icônes " devant l’image de la Mère de Dieu appelée " de Tendresse ". Cependant, une joie mystérieuse imprègne, en ce temps déjà, l’atmosphère spirituelle de saint qui racontera plus tard à son disciple Jean Tikhonovitch les visions merveilleuses qui lui fut alors accordées. Il contemple " la beauté des demeures du paradis et les saints, les prophètes, les martyrs, les apôtres, rayonnant d’une gloire et d’une joie infinie ". Des lors, Séraphim lui-même ressemble, selon les dires de ceux qui l’ont entrevu, à un " ange terrestre ou à un homme céleste ".

À partir de 1815, la rigueur de sa réclusion est un peu atténuée. Il permit d’ouvrir la porte de sa cellule. Mais il ne parle pas encore à ceux qui viennent le voir. En 1820 il commence à donner des conseils et à bénir ses visiteurs. Enfin en 1825, après avoir reçu l’ordre de la Mère de Dieu, il sort de sa cellule pour servir les hommes.

 LE STARETS EN PLEIN SOLEIL

Ceci marque le début de la dernière période de sa vie, de ses années de labeur comme " père " et conseiller spirituel de milliers de moines et de laïcs. Mystérieuse et cachée en Dieu jusqu’à là, sa vie apparaît maintenant comme une révélation, du moins partielle, dans la mesure où ses proches étaient capables de la saisir, " de la vie du siècle futur ". Humblement et gaiement il accueille tous les visiteurs, appelant chacun " ma joie ". Des centaines de cierges brûlent maintenant dans sa cellule, devant l’icône de la Mère de Dieu, symbole de toutes les âmes qui se sont confiées à lui et demandent son intercession. À chacun de ceux qui viennent le voir il se donne tout entier, à chacun il sait dire la parole qui lui convient et ne convient qu’à lui seule, à chacun il parvient à faire sentir la réalité du Royaume des Cieux et de la vie surnaturelle.

Un lien tout particulier, mystique, existe entre lui et la communauté des soeurs de Divéyevo que son propre starets mourant lui avait confiée. Il organise la vie des religieuses jusqu’en ses moindres détails, il a avec elles des longs entretiens spirituels et il ira jusqu’à faire don à une jeune moniale de son propre " habit angélique ", le " grand schème " du moine, signe du degré le plus élevé de l’initiation monastique.

Mais en même temps il a des " enfants spirituels " laïcs, vivant dans le monde, pour lesquels il compose une " règle " de prières journalières (Instructions spirituelles, pp. 212-213). Tel est ce Nicolas Motovilov à qui il est donné d’être le témoin oculaire de la transfiguration du saint par la lumière céleste, la " lumière du Saint-Esprit ". Une grâce analogue est accordée à la moniale Eupraxie. Elle voit la Mère de Dieu, entourée de plusieurs saintes, entrer dans la cellule du starets et converser familièrement avec lui.

 

 L’ICÔNE SPIRITUELLE DE SAINT SÉRAPHIM

Lorsque nous analysons l’icône spirituelle de saint Séraphim, nous y découvrons à la fois des traits traditionnels de la sainteté monastique russe et des traits nouveaux. Saint Séraphim appartient à la même lignée que saint Théodose de Petchersk, saint Serge de Radonège et saint Nil Sorskii, lignée qui se rattache elle-même à la tradition monastique antique, en particulier celle de la Palestine se prolongeant dans le mouvement mystique du Sinaï et du Mont Athos. Saint Séraphim s’est approprié cette tradition très consciemment : dès son noviciat, sa lecture préférée, outre l’Évangile, sont la Philocalie et le grand Ménologe (Vie des saints) de Dimitri de Rostov.

Quand il passe mille nuits debout en prière sur un rocher, il rappelle qu’il n’est que l’élève des stylites du Ve et du Vie siècle. En plein XIXe siècle, il met en pratique les préceptes ascétiques des Pères du désert syrien et égyptien.

Sa " règle de prière " est l’antique règle de saint Pacôme l’Égyptien. Mais il est surtout l’élève de Nil Sorskii dans la pratique de " l’action spirituelle ", de la prière du coeur adressée à Jésus.

Ce lien intime et mystique de saint Séraphim avec la Troisième Hypostase Divine, le Saint-Esprit, confère à sa figure un caractère neuf et prophétique, annonciateur de la joie du siècle à venir. Malgré les longues années d’ascèse et de repentir, la vie de saint Séraphim n’a rien de sombre. Au-dessus d’elle ne plane point l’image d’un Dieu irrité qui exige des mortifications et des larmes pour être apaisé, mais celle de " l’Aimé ", dont l’amour divin réclame de l’homme, à son tour, un divin et parfait amour. Cet amour parfait, Séraphim sait que Dieu seul peut le donner par la grâce du Saint-Esprit. La conviction inébranlable qu’il pouvait, en invoquant avec foi le Seigneur Jésus, recevoir en cette vie même le don du Saint-Esprit, a fait l’unité de l’existence spirituelle du saint.

Au labeur de cette invocation, il s’est livré corps et âme : " Comme le fer au forgeron, ainsi j’ai remis ma volonté entre les mains de Dieu ". Afin d’accomplir l’oeuvre " d’invocation du Nom de l’Aimé " et de purifier son âme dans l’attente de la grâce du Saint-Esprit, il est devenu le jeûner silencieux qui, à l’exemple de la veuve de l’Évangile (Luc 18, 1-8), a importuné Dieu, nuit et jour, par son appel nostalgique : " Seigneur Jésus Christ, aie pitié de moi ". Dans sa fuite loin du monde, il n’avait aucune haine des hommes, " qui portent sur eux le Nom du Christ ", mais seulement le désir de purifier son coeur de toutes les préoccupations terrestres et humaines, afin de préparer en lui-même la place du Saint-Esprit.

La vie " dans le Saint-Esprit ", c’est la vie du siècle à venir, " dont le silence est le sacrement ". Pour avoir part à cette vie, il faut souffrir avec le Christ et le silence est précisément " la croix sur laquelle l’homme se cloue lui-même ". Il est souffrance " soufferte dans la communion de la Croix de Jésus Christ " (Instructions spirituelles, 38). En même temps il donne la possibilité de concentrer toutes les forces de la pensée, du coeur, de la volonté dans le cri, en communion avec l’Église, " invoquant le Saint-Esprit : Notre Dieu, donne-nous la paix ". Et toute âme paisible, c’est-à-dire toute âme qui a su acquérir la paix, " est vivifiée par la Saint-Esprit et grandit en pureté, illuminée par l’unité trinitaire du mystère sacré ". La souffrance n’a été pour saint Séraphim que la condition que doit remplir celui qui veut parvenir à une joie plus grande, surnaturelle. C’est ce qu’il exprime clairement dans les paroles adressées à son disciple Jean Tikhonovitch : " Si tu connaissais la douce paix de l’âme des justes dans le ciel, tu souffrirais volontiers et avec reconnaissance en ce monde des peines, des persécutions et des calomnies. Si cette cellule était remplie de vers noirs et si ces vers rongeaient notre corps pendant toute cette vie, il faudrait l’accepter pour ne pas perdre la joie céleste " (Semeur, mars-avril 1927, pp. 285-286). Dans ce même esprit d’attente du Royaume céleste, comparable à l’espérance eschatologique des premiers chrétiens, saint Séraphim a enseigné le " joyeux mourir ". " Pour nous, mourir sera une joie ", dit-il à une religieuse, en l’exhortant à sacrifier sa vie pour son frère.

 

 

 Suite !!

 

 

 

 

 

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